La persécution

Vendredi dernier, la police a arrêté deux bus de Tchernivsti en route vers la laure de Potchaïev, le deuxième plus grand monastère d’Ukraine, sous prétexte que le pèlerinage constituait un « rassemblement », ce qui est interdit sous la loi martiale.

La police a alors commencé à distribuer aux pèlerins des convocations au bureau d'enregistrement et d'enrôlement de l'armée. Une discussion s'en est suivie et les chauffeurs, les femmes et les enfants ont été expulsés des bus et n'ont pas été autorisés à poursuivre leur pèlerinage.

Deux jours avant, le conseil provincial de Ternopil avait voté en faveur d'un appel aux autorités fédérales pour qu'elles expulsent les moines de la laure de Potchaïev, comme à Kiev.

L'évêque Nikita d'Ivano-Frankivsk est arrivé sur les lieux alors que les gens étaient bloqués depuis plus de deux heures. « Il n'y a plus de liberté religieuse en Ukraine. Il y a de la terreur en Ukraine ! Il y a une sorte d'organisation religieuse spéciale qui est soutenue par l'État, et une autre qui n'est pas spéciale et qui doit être opprimée de toutes les manières possibles », a-t-il commenté.

Finalement, seuls 9 des 90 pèlerins ont pu se rendre à la Laure. Les autres pèlerins ont lancé un appel vidéo : « Nous sommes humiliés, on nous fait descendre de force des bus avec des enfants en bas âge, comme des criminels au milieu de la nuit. On nous interdit de prier pour nos proches, nous ne sommes pas autorisés à nous déplacer dans notre pays, la police fait pleurer nos enfants. »

Le lendemain, samedi 25 mars, les autorités ont mis en place des barrages routiers sur toutes les routes menant à la laure de Potchaïev. Tous les fidèles qui voulaient participer aux vigiles ont dû se soumettre à un contrôle approfondi. Un autre groupe de pèlerins a été expulsé de son bus et emmené pour interrogatoire.