En 2016, un imprimeur de Łódź avait refusé de fabriquer des affiches (des « roll-ups ») pour le « LGBT Business Forum », disant qu’il ne voulait pas « contribuer par son travail à la promotion du mouvement LGBT ». Le dit « LGBT Business Forum » porta plainte. L’imprimeur fut condamné pour discrimination en première instance puis en appel. Le ministre de la Justice et procureur général Zbigniew Ziobro saisit alors la Cour suprême. Laquelle, le 14 juin 2018, confirma la condamnation de l’imprimeur. Triomphe du lobby. Mais Zbigniew Ziobro décida alors de saisir la Cour constitutionnelle. Et celle-ci a décidé, le 26 juin dernier, que la loi anti-discrimination est anticonstitutionnelle. Parce que la sanction encourue pour refus de fournir des services en invoquant des convictions personnelles est contraire au droit des prestataires de services d’agir selon leur conscience.
Réaction de Zbigniew Ziobro : « Je suis heureux que mes opinions et arguments aient été partagés par le tribunal. Je souhaite dire que tout le monde a droit à la liberté et que personne, avec des slogans de tolérance, ne doit utiliser l'appareil de l'État pour contraindre les autres à violer leurs propres libertés, que ce soit la liberté de conscience, la liberté de religion ou la liberté économique. »
On ne peut que saluer l’opiniâtreté du gouvernement polonais. Polityka, le magazine des intellectuels communistes reconvertis bobos, a fait sa une de cette affaire, prétendant avec la plus extrême mauvaise foi que la décision de la Cour constitutionnelle était une menace directe contre les mères de famille et les handicapés… Courrier international a jugé intelligent de reprendre cette stupide argumentation, ce qui a fait connaître l’affaire. Et voilà que la « catholique » Loiseau, dont on n’avait plus entendu parler depuis qu’elle s’était flinguée en plein vol au Parlement européen, a cru nécessaire de dégainer un tweet vengeur : « La décision de la Cour constitutionnelle polonaise autorise de fait les discriminations. Elle est contraire à la charte des droits fondamentaux de l’UE et à la convention européenne des droits de l’homme. Mobilisons-nous ! »
Mais oui Nathalie. On n’a pas besoin de toi pour constater que c’est contraire à la convention européenne des droits de l’homme. Et ce sera fort intéressant, si le lobby saisit la cour européenne.