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Fin d’un délire jacobin

La cour d'appel de Rennes a décidé que le petit Fañch, 19 mois, peut garder son tilde.

Le 13 septembre 2017, le tribunal de Quimper avait jugé qu'autoriser le tilde reviendrait « à rompre la volonté de notre État de droit de maintenir l'unité du pays et l'égalité sans distinction d'origine ». Pas moins. Et en citant une loi de la Terreur…

Mais la cour d’appel de Rennes constate que l'usage du tilde « n'est pas inconnu de la langue française » et figure à plusieurs reprises dans des dictionnaires, dont celui de l’Académie française, et est aussi utilisé par l'État dans des décrets de nomination dans les patronymes de personnes nommées par le président de la République. « Il s'agit certes pour ces dernières décisions de l'emploi du tilde sur le n du patronyme de la personne nommée, toutefois l'emploi du tilde sur un prénom, qui désigne le nom particulier donné à la naissance, qui s'associe au patronyme pour distinguer chaque individu, ne peut être traité différemment sous peine de générer une situation discriminatoire. »

Comme quoi ça peut servir, la lutte contre les discriminations…

La cour d'appel rappelle par ailleurs que le prénom Fañch avec son tilde a déjà été accepté auparavant par le procureur de la République de Rennes en 2002 et par l'officier d'état civil de la ville de Paris en 2009.

On peut ajouter que le tilde était habituellement utilisé en vieux français pour indiquer qu’une voyelle est nasalisée : ainsi on le trouve trois fois dans l’article de l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose le français dans les actes judiciaires… Certes, sur la voyelle, et ainsi le tilde remplace le n. Mais c’est bien pour indiquer que la voyelle est nasalisée qu’il y a en breton un tilde sur le n. Et la République française s’honorerait sans risque de reconnaître que c’est une nécessité de la langue bretonne… après une longue persécution qui a fini par quasiment détruire cette langue.

Commentaires

  • beaucoup de bruit pour rien
    avant la Révolution, les recteurs bretons, trés logiquement, dans un acte en français donnaient la forme française du prénom des baptisés, des gens qui se mariaient ou des défunts; comme auparavant ils en donnaient la forme latine dans les actes en latin : la plupart de ces gens ne savaient pas le français et n'utiliseraient jamais le prénom sous cette forme, mais sous celle du dialecte local, et ça fonctionnait manifestement trés bien en général
    cela pose plutôt un problème au généalogiste : j'aimerais bien connaitre le vrai prénom d'un de mes ancêtres baptisé Yves Marie à Plouarzel en 1770, puis parti finir ses jours à Guissény où il était appelé Jean Marie; est-ce une question de dialecte ?

  • Il est certain qu'Yves (latin Ivo, Ivonis, à prononcer Iwo, Iwon) se disait de multiples façons, dont Youenn, Cheun, qui peuvent se confondre avec Jean.
    Jean Rohou (dans : Fils de ploucs, I) dit que personne en revanche ne l'a jamais appelé Yann dans les campagnes du Léon où il a passé son enfance.

  • En Savoie, on a un Zian.

  • Yves ne se disait pas de multiples façons, il servait de cache-sexe à un certain nombre de prénoms bretons authentiques dépourvus d'un saint patron; certains, comme Prigent, trés répandu, y avaient échappé, mais ils ont été victimes de la législation républicaine (dont Bonaparte fut l'un des porteurs) qui fit enfin apliquer, assez paradoxalement, les décisions du Concile de Trente, et ont disparu
    quant à saint Yves, il s'appelait Erwan; il serait intéressant de savoir pourquoi il choisit le nom d'Yves pour aller en pays francophone

  • Yves ne me semble pas être un prénom si extravagant que votre ancêtre ait dû en changer au XVIIIe siècle. Il y a au moins deux saint Yves au Moyen Âge. Je connais aussi un Yves Coirault qui a fait du très bon boulot sur l'édition de Saint-Simon en Pléiade. Il y a encore un commerçant parisien qui s'appelle Yves Anvrèmant de Lacame. Sans parler d'Yves Odrèmieux-Lafermé, l'un des modèles du Saint-Loup de Proust, qui avait épousé en 1907 une héritière Mongat-Sassenlégou.

  • qui a dit qu'Yves était un prénom extravagant ? il était porté abondamment en Bretagne, tout au moins à l'état civil
    je tiens à préciser que, contrairement à ce que semble penser Stavrolus, la Savoie n'est ni bretonne ni bretonnante, et que Plouarzel (la plebs de saint Armel) et Guissény (le vicus de saint Sezni) ne sont pas des paroisses savoyardes, mais léonardes
    quant à mon ancêtre, il n'a absolument pas changé de nom, et s'appelle Yves Marie aussi bien sur son acte de décés à Guissény que sur son acte de mariage à Plestin (pourtant dans un autre diocèse) et sur son acte de baptême à Plouarzel; la question est de savoir pourquoi à Guissény il était appelé Jean Marie dans des documents privés rédigés en français

  • @Théofrède
    Faites un peu de phonétique, cher ami.
    Erwan, c'est Ar Won, l'Yvon (le breton, comme le grec ancien, met volontiers l'article défini devant un nom ; d'où tous les Le Bras, Le Moal, Le Gall, et tutti... ; l'état civil a gardé l'article, mais traduit)

  • merci pour le cours de phonétique bretonne d'un expert
    sa science peut-elle donc m'expliquer pourquoi le même nom peut être traduit à Plouarzel par Yves Marie et à Guissény par Jean Marie ?

  • la phonétique, vous dis-je

    cheun (ou autre version d'yves) a été entendue jan

  • Une petite note tangentielle. On aimerait bien que les représentations diplomatiques française respectent un peu plus systématiquement l’usage des diacritiques sur les lettres dans les noms des villes étrangères.

    Voir par exemple comment sont orthographiées les villes polonaises sur cette page de l’ambassade de France en Pologne :

    https://pl.ambafrance.org/Circonscriptions-consulaires-et-consuls-honoraires

  • @Stavrolus : vous m'avez bien fait rire avec votre vendeur confirmé de camelote, et celui qui parle trop et dont l'épouse ne sent pas la rose ! Ça m'a fait oublier cinq minutes mon triste état !!! J'en ris encore en écrivant !

  • Pour Laurent Nuñez, y'a pas de problème.

    C'est vrai qu'il est pas breton, pas même très français, et catholique pas du tout.

  • qui est ce Laurent Nunez et quel role joue-t-il dans cette affaire ?

  • @Théophrène
    ayez l'humilité de questionner Wikipédia, un peu moins de mauvaise foi, portez vos lunettes... et vous constaterez que le tilde sur le n central de Nuñez illustre parfaitement cet article, à la différence de vos posts parlant de vos ancêtres dont tout le monde se fout.

  • cher crétin
    je me fous éperdument de votre avis et ne vois pas trés bien ce qu'il vient faire ici
    pourquoi devrais-je consulter Wikipedia, et en quoi serait-ce un signe d'humilité ?
    quant à vous, en signe d'humilité, je vous prierais de bien vouloir respecter l'orthographe de mon pseudo, à moins bien sur que vous n'ayez quelque grief contre saint Théofrède, coupable d'avoir été martyrisé par des Arabes, ce qui est un signe évident de racisme

  • vous ne me rfépondez pas sur la seconde partie de ma question : que vient faire ce Laurent Nunez dans des commentaires sur la francisation des noms bretons ?
    je constate néammoins que vous refusez la qualité de français aux Européns d'Algérie; même Charles De Gaulle n'avait pas osé aller jusque là
    j'ai suffisamment vécu à Oran pour savoir comment se prononce Nunez, avec ou sans tilde; si vous aviez fait quelque recherche, vous sauriez que le tilde a été trés longtemps utilisé en français, où il signalait les abréviations
    je vous serais enfin reconnaissant de lire ce que j'écris avant de le critiquer : je ne parle pas de mes ancêtres mais, à propos de l'un d'entre eux, je m'interrogeais sur la francisation des prénoms bretons
    quant à votre vendetta avec Laurent Nunez, c'est elle qui n'intéresse personne

  • comme dirait O. de Kersauson dans son ITW à Valeurs actuelles, Théofrède c'est le Bébert du PMU auquel on dit de la boucler, qui autrefois l'aurait bouclée, mais continue ici sur les défouloirs publics que sont les blogs comme celui de Daoudal (merci à lui cela dit), continue à éructer même quand on lui fait courtoisement remarquer qu'il est à côté de la plaque...

  • si vous pouviez parler plus clairement ?
    si vous trouvez que je suis à coté de la plaque, c'est que vous y êtes vous-même
    j'avais cru comprendre que le sujet de cette note était l'emploi des prénoms bretons; si je me trompe, je vous serais reconnaissant de me dire sur quoi elle porterait réellement

  • @Théofrède,

    je suis pas trop mauvais en orthographe, et comme Je me relis, je ne laisse pas souvent passer une faute... quelquefois un lapsus, jamais une cédille ou un tilde...

    Ce que vous considérez comme une faute d'orthographe (phrène... comme dans schizophrène) est un simple amusement de potache.

    En gobant la mouche et avalant l'hameçon, vous avez prouvé une fois de plus votre absolue mauvaise foi(*), et amusé nombre de lecteurs de ce blog habitués à vos discours en-tâchés d'Alzheimer.

    (*) Indécence caractérisée par une volonté d’affirmer un propos que l’on sait foncièrement faux ou injustifié (l’interlocuteur en est également conscient), mais que l’on continue à clamer comme la vérité.

  • pourrais-je avoir quelques preuves de cette mauvaise foi ?
    quant à votre "amusement de potache", lui, il est surtout une preuve de mauvaise éducation
    vous avez souvent l'occasion de mettre des tildes ?

  • Pour plus d'information sur l'histoire du ñ, voici le lien d'un article paru sur le blog Ar Gedour :
    https://www.argedour.bzh/titulus-tiltre-tilde-aux-origines-du-n/

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