Ferney-Voltaire a aménagé un nouveau parc. Et pour faire culturel on a gravé une douzaine de plaques de bronze avec des citations du grand homme du pays. Plaques insérées dans les allées de béton.
Mais la moitié d’entre elles sont défigurées par une faute grossière.
« Il est plus doux qu’on ne pense de planter, de semer et de bâtir », devient incompréhensible en commençant par : « Il n’est plus doux… »
« Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme » a oublié le « un » pour devenir : « sans peu d’enthousiasme ».
Dans une autre citation c’est « là » qui a disparu et laisse un affreux « ai-ou-on » :
« La patrie est où on vit heureux ».
« Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont fréres », lit-on ensuite.
Et enfin :
« Ni l’abstinance ni l’excès ne rendent un homme heureux ».
Mais l’abstinence d’orthographe coûte cher au contribuable. Parce qu’il faudra évidemment tout refaire. (Sans compter qu’on avait aménagé un parc en oubliant de prévoir des bancs, des poubelles, et des toilettes...)
Commentaires
Pas besoin de les refaire, dans quelques années elles seront en arabe (citations du Coran). La subversion prévoit aussi la disparition des règles de grammaire et d'orthographe.
C'est incroyable que personne ( capable de comprendre) n'ait relu avant de sceller les plaques.
La honte ....
Je suis absolument certain que quelqu'un a relu. Si j'évoque ce fait, c'est précisément parce que plusieurs personnes ont participé au processus et que ces personnes sont censées ne pas être analphabètes. Et cela montre le niveau moyen des édiles actuels.
Et la rentré des classes des professeurs ??
Plutôt que de pinailler sur l'orthographe, Y. Daoudal ferait mieux de nous dire ce qu'il pense de ces citations (Baudelaire n'aime pas les Français car il les trouve trop "voltairiens").
La bourgeoisie triomphante du XIX ème siècle EST voltairienne. Ce qui vaut à la France un paupérisme ouvrier inédit jusqu'alors.
Insensible aux misères des enfants et des jeunes ouvrières du textile autant dans le Nord que dans la région lyonnaise.
Voltaire c'est de l'acide qui ronge .
On peut penser que la dérision qui est le fond de commerce des journalistes et des amuseurs de notre époque est une de ses rejetons .
Voltaire, l'esclavagiste, qui se vantait d'obtenir 100 % d'intérêts dans l'argent qu'il plaçait auprès des armateurs négriers qui allaient chercher des cargaisons "d'ébène humain" en Afrique (achetées aux négriers Arabes) pour les emmener aux Amériques. Apparemment les esclaves n'étaient pas frères de Voltaire. Plus faux-cul, tu meurs!
L'esclavage n'est pas l'apanage de Voltaire ou de la bourgeoisie, à moins de reconnaître dans Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, déjà tributaires du capitalisme colonial, des rois bourgeois.
- Voltaire est un admirateur de la monarchie constitutionnelle anglaise, mais il aurait certainement vu dans le régime de Napoléon, bien plus tyrannique que celui de Louis XV, une grave régression. C'est un mensonge conjoint des partis conservateur et libéral, le premier pour fustiger la philosophie des Lumières, le second pour s'en attribuer le mérite, de prétendre que la philosophie des Lumières est cause de la Révolution française. Mais ces thèses relèvent de la propagande et non de l'histoire. L'originalité de l'Eglise romaine à cet égard est de tenir un double discours, tantôt conservateur, tantôt progressiste, en fonction des "cibles" visées par sa propagande.
Ah, j'allais oublier, en ce qui concerne le scrupule de l'orthographe, il est sans doute typiquement bourgeois. Seule la culture bourgeoise est assez anthropologique pour prêter à la rhétorique et au langage un tel degré de sacralité, comme si le verbe humain était divin.
Lapinos, avez-vous entendu parler de la Tour de Babel?
C'est bien fait. Certainement dommage pour la langue française, mais bien fait pour Voltaire.
Pour l'amour de Dieu, je ne les renverserais pas avec ma voiture, mais je n'aime pas les voltairiens non plus.
Des que nous n'avons rien a offrir aux autres, nous leur proposons ce fameux humour "a la Voltaire", cette dérision égoïste qui infecte les plaies plutôt que de les soigner.
Sous leur faconde, les voltairiens ne sont que des paresseux de la réflexion.
Pour ce qui est de l’édilité de nos villes, trop occuper a figurer dans le public des émissions télé, c'est de l'information (pour ne pas dire le mot culture) qu'elle fait l’économie. Dans "Femmes" Sollers faisait deja le constat qu'une secrétaire avait plus de culture qu'une actrice. Nous avons trouvé la solution : tous le monde est acteur "vu a la télé".