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Le patriarche melkite et la guerre contre la Syrie

Le patriarche grec melkite catholique Grégoire III Laham à AsiaNews :

« Nous devons écouter l'appel du pape pour la paix en Syrie Si les pays occidentaux veulent créer une véritable démocratie, alors ils doivent la construire sur la réconciliation, à travers le dialogue entre chrétiens et musulmans, et non avec des armes. Cette attaque planifiée par les Etats-Unis est un acte criminel, qui récoltera seulement davantage de victimes, en plus des dizaines de milliers de ces deux années de guerre. Cela va détruire la confiance du monde arabe dans l’Occident.

« La voix des chrétiens est celle du Saint-Père. En ce moment, nous devons être pragmatiques. La Syrie a besoin de stabilité et une attaque armée contre le gouvernement n'a vraiment aucun sens.

« Qui conduit ou a est conduit la Syrie jusqu’à cette mince ligne rouge, ce point de non-retour ? Qui a créé cet enfer dans lequel notre peuple vit depuis des mois ? Chaque jour, des extrémistes islamiques des quatre coins du monde affluent vers la Syrie avec la seule intention de tuer, et pas un seul pays n'a fait quoi que ce soit pour les arrêter, et même les États-Unis ont décidé d'envoyer plus d'armes.

« Notre communauté [chrétienne] se réduit chaque jour. Les jeunes fuient, les familles quittent leurs maisons et leurs villages. La disparition des chrétiens est un danger non seulement pour la Syrie, mais pour toute l'Europe : notre présence est la condition essentielle pour un islam modéré, qui n’existe que grâce aux chrétiens. Si nous partons, il ne peut pas y avoir de démocratie en Syrie. C’est ce que soutiennent des musulmans eux-mêmes, qui craignent la folie islamiste. Beaucoup disent qu'ils ne peuvent pas vivre là où il n'y a pas de chrétiens. »

D’autres propos de S.B. Grégoire III, répondant à l’AED.

Commentaires

  • "Le patriarche grec melkite catholique Grégoire III Laham"


    Précisons qu'il s'agit du patriarche melkite-catholique d'ANTIOCHE, successeur de saint Pierre sur le siège apostolique d'Antioche, celui-ci fondant ce siège avant de se rendre ultérieurement et définitivement à Rome.

    Héritier bi-millénaire du siège apostolique d'Antioche __ (contrairement au patriarche melkite-orthodoxe d'Antioche, héritier, lui, de la bicéphalie artificiellement imposée à ce siège par le patriarcat orthodoxe "oecuménique" de Constantinople à partir de 1724, en réaction face au patriarcat d'Antioche quittant cette année-là le giron orthodoxe pour rétablir sa communion avec Rome) __ véritable héritier pétrinien du siège d'Antioche, le patriarche melkite-catholique est donc le frère le plus proche, ecclésiologiquement parlant, du Pontife romain, puisque seuls leurs deux sièges respectifs ont été personnellement fondés par l'Apôtre Pierre.

    Il faudrait parler plus exactement du "patriarche melkite-catholique" en évitant la formule "GREC melkite-catholique", parce que l'adjectif "GREC", ici en France et en Europe, évoque trop la Grèce actuelle, au point de laisser penser que le patriarche serait de nationalité grecque.

    "GREC" a ici un tout autre sens : il signifie que la langue liturgique du patriarcat d'Antioche est le grec ancien (à côté de la langue vernaculaire, l'arabe), exactement comme le latin pour l'Eglise de France, par exemple (à côté de la langue vernaculaire, le français).
    C'est pourquoi, à cause de cette possible confusion, il vaut mieux dire simplement : "melkite-catholique", en laissant de côté la précision "grec".

    "Melkite".
    Certains peuvent se demander ce que signifie "melkite". C'est un mot qui dérive de l'arabe : "malaki" = "royal" / "royaliste". Pluriel "al-malakiyoun" = "les royalistes". Tous les chrétiens d'Orient qui ont ardemment soutenu le Concile oecuménique de Chalcédoine (concile catholique) contre l'hérésie monophysite, ont été appelés "les royalistes", c'est-à-dire du "parti du Roi", le Basiléus, l'Empereur byzantin, qui a convoqué le Concile pour défendre la foi catholique (en 451). Ce surnom de "royalistes" a survécu historiquement pour désigner les fidèles du Patriarcat d'Antioche qui, à l'époque, furent parmi les plus ardents défenseurs de la doctrine catholique chalcédonienne. "Malakiyoun" s'est francisé en "Melkites", d'où le nom du Patriarcat melkite-catholique d'Antioche.

    Quant à Sa Béatitude le patriarche Grégoire III d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem pour les melkites-catholiques (telle est sa titulature), il est de nationalité syrienne.
    Voici une photo officielle de lui :

    http://www.melkiteworld.com/patriarche.htm

  • C'est amusant que vous vouliez me faire la leçon sur un tel sujet. J'ai été paroissien de Saint-Julien le Pauvre pendant quasiment 30 ans, et j'ai vu plusieurs fois SB Grégoire III, et avant lui Maximos V.

    J'ai l'habitude d'appeler les gens par les noms et titres qu'ils se donnent, et quand ces noms et titres sont légitimes il n'y a aucune raison de vouloir leur en donner d'autres. Je vous renvoie donc au site officiel du "PATRIARCAT GREC MELKITE CATHOLIQUE":
    http://www.pgc-lb.org/fre/home

    Ils tiennent beaucoup à ce qualificatif de "grec", parce que c'est l'expression de leur tradition liturgique ET théologique, et parce qu'il souligne qu'il n'y a pas que l'Eglise schismatique de Constantinople qui puisse revendiquer cet héritage.

  • Yves,

    Dans ce que j'ai écrit je n'ai pas contesté l'existence du mot "GREC" ici, mais ai voulu simplement attirer l'attention sur le fait que l'adjectif peut induire en erreur des lecteurs strictement latins, occidentaux, rarement au fait des réalités plus ou moins subtiles ou complexes de l'ecclésiologie des Eglises d'Orient.

    En effet, ils ne sont pas rares ceux qui, lisant "Patriarche grec melkite-catholique", penseront de bonne foi que le patriarche est de nationalité grecque, résidant peut-être à Athènes...

    Mon tableau, légèrement détaillé, était pour lever toute équivoque à ce sujet.
    Cela dit, vous avez raison : beaucoup de Libanais et Syriens francophone, parlant en français, appellent couramment le Patriarche "Patriarche grec-catholique" ("Batrak al roûmm-cathoûliik"). Mais eux, immergés dans la réalité orientale, sont à l'abri de toute erreur, quant au sens du mot "GREC", que ferait facilement un Occidental latin non averti. Observez d'ailleurs que les Orientaux sont, grâce à l'arabe, à l'abri d'une telle confusion puisque le mot "grec", dans ce cas, se dit "roûmm" (="byzantin/rite byzantin") et non "younââni" (= "de natonalité grecque").
    Hélas, seule la langue française possède l'ambivalence confusionnelle sur le mot "grec" ici, ne permettant pas toujours, à un Occidental latin non averti, de l'entendre au sens de langue liturgique grecque (byzantine).

    Je suis bien heureux que vous ayez personnellement connu les deux Patriarches successifs, feu Maxime V Hakim, et aujourd'hui Grégoire III Laham, puisque vous avez été en leur présence en l'église Saint-Julien-le-Pauvre. Alors sans doute nous nous y sommes maintes fois côtoyés (peut-être même côte-à-côte !...). J'y ai également rencontré les deux patriarches. Peut-être avez-vous été là quand Grégoire III y a fait sa première entrée solennelle, après son élection, accueilli sur le parvis et revêtu du solennel "mandyas" pourpre.
    Image du mandyas http://www.stlazarusgozo.org/gov.html
    C'était une grande joie dans toute l'assistance.

    Peut-être y avez-vous également connu feu l'ancien exarque Mgr Nasrallah, l'ancien curé de Saint-Julien dans les années 1980... C'était un grand érudit, un historien de l'Eglise melkite-catholique, qui a parfaitement établi la succession apostolique d'Antioche, ininterrompue de S. Pierre à Maxime V (à l'époque régnant).

  • Oui, j'ai connu, entendu et lu Mgr Joseph Nasrallah. Il m'avait demandé de faire un récit des festivités du centenaire de l'affectation de Saint Julien le Pauvre à l'Eglise melkite dans la brochure sur "l'après-jubilé" (brochure où il y a aussi l'article que j'avais écrit dans "Présent", car la diabolisation n'avait pas cours à Saint-Julien...).

  • Seule la pérennité du pouvoir alaouite permettrait le maintien des chrétiens en Syrie;dans tous les pays musulmans sans exception,nous voyons la persécution des chrétiens d'abord et l'exil ensuite.
    L'islam s'impose partout par la force sauf s'il rencontre une force supérieure.

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