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Le geste du veilleur

Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre où se mêle une rumeur
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.

(Victor Hugo)

Ils sont deux, trois, dix, trente, à distance les uns des autres pour ne pas constituer un rassemblement. Debout. Immobiles. On sait que beaucoup d’entre eux prient. Ils attirent l’attention. Ils intriguent.

Il y a quelque chose de surréaliste dans leur attitude, devant des bâtiments officiels qui sont souvent des monuments historiques. On peut penser aux tableaux de Chirico. Notamment ceux qui sont intitulés L’énigme (des heures, de l’arrivée et de l’après-midi…). Ces veilleurs debout restent en effet quelque peu énigmatiques, même quand on connaît leurs motivations. Car le spectacle demeure insolite, très profondément insolite.

Mais il y a ici plus que du surréalisme. Il y a quelque chose de zen dans ce geste immobile. Cet appel muet. Cette présence aussi anonyme que personnelle et substantielle.

Tout cela vient de plus loin encore. Cette présence immobile qui rayonne par son immobilité même, debout dans l’axe du ciel, présence « élargie jusqu’aux étoiles », c’est celle des saints stylites d’autrefois, qui se perchaient sur une colonne et y demeuraient jusqu’à leur mort.

C’est pourquoi ceux qui disent le chapelet se sont mis à le faire, je suis prêt à le parier, sans même y penser. Parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement.

Les veilleurs debout, au-delà du superbe militantisme dont ils font preuve pour la défense de la famille et du prisonnier Nicolas, sont un témoignage d’humanité, et d’humanité pleine et entière, ouverte sur l’infini, sur l’éternel.

C’est encore une surprise du mouvement déclenché par l’immonde loi Taubira. On ne pensait pas voir une telle mobilisation, ni de telles choses. Il y a donc encore un peuple français, et une jeunesse française.

Et l’on se dit aussi que le pontificat de Jean-Paul II, et celui de Benoît XVI, n’auront donc pas été vains, même sur le plan social. Les papes ont bien semé. Voici que lève une moisson. « France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? (…) France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance avec la sagesse éternelle ? » C’était en 1980. A l’époque, l’appel paraissait absurde, ou plutôt il pouvait être perçu davantage comme une plainte nostalgique que comme un appel véritable, dans une France apostate où l’épiscopat avachi, ectoplasmique, était d’autant plus incapable de le relayer que cet épiscopat avait enfoui la foi, et enterré depuis longtemps les notions de « fille aînée de l’Eglise » et, plus encore si c’est possible, d’« éducatrice des peuples »… Mais la graine était semée et elle a germé, invisible, dans un humus qui paraissait un désert. Vous voulez une preuve de l’existence de Dieu ? Regardez les veilleurs debout.

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(Photos prises sur le Salon Beige)

 

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