Notre fête est l’anniversaire de la composition du Magnificat, le cantique d’action de grâces de la Sainte Vierge si vénéré dans l’Église.
Le Magnificat est le chant d’action de grâces de la Sainte Vierge pour l’honneur de la maternité divine qu’elle a reçu et pour la rédemption de l’humanité. Pour bien comprendre aujourd’hui cette prière, nous devons nous reporter au grand moment où elle a pris naissance ; Marie reçoit de l’ange la nouvelle qu’elle est fut appelée à devenir la mère du Fils de Dieu ; elle ne peut encore concevoir la grande grâce qui lui est faite et il n’y a personne à côté d’elle en qui elle puisse épancher l’émotion de son cœur ; alors, elle se rend dans les montagnes de Juda, chez sa cousine Élisabeth qui avait été honorée d’une grâce du même genre. Celle-ci, éclairée par Dieu, salue et reçoit Marie comme la Mère de son Dieu. Alors Marie ne peut plus contenir les sentiments de son âme, elle laisse parler son cœur débordant de reconnaissance ; le Magnificat s’échappe comme un chant et une prière pour remercier Dieu de l’honneur de la maternité divine et de la rédemption du genre humain. (...)
Comme toute la poésie de l’Ancien Testament et des premiers temps du christianisme, notre cantique révèle un art très simple. Le rythme des pensées et le parallélisme bien connu des phrases y sont évidents. Peut-être le cœur de Marie a-t-il trouvé, pendant le séjour de trois mois qu’elle fit dans la maison sacerdotale, la dernière forme poétique de son inspiration. — Notre cantique prit place de bonne heure dans la liturgie ; dès le IVe siècle on le récitait à l’office, et il fut sans doute introduit dans les vêpres par saint Benoît.