Le jour de la Pentecôte, la palme d’or du festival de Cannes a été décernée au film de Michael Haneke intitulé « Amour ».
Michael Haneke a déjà été récompensé plusieurs fois à Cannes. C’est l’air du temps, c’est l’esprit du monde contre l’Esprit de Dieu. Ses productions sont sinistres, glaciales, glauques, malsaines, cruelles. Diaboliques. Et comme par hasard l’Opéra de Paris a repris en début d’année sa mise en scène du Don Giovanni de Mozart, unanimement saluée par la critique, alors qu’il s’agit d’une multi-trahison de l’œuvre. Et de Mozart.
Son film « Amour » est donc lui aussi encensé. Et d’autant plus encensé que, paraît-il, Haneke quitte son univers glacial pour se faire bouleversant de chaleur humaine.
Et ce qui est bouleversant de chaleur humaine, ce qui est l’amour même, la plupart ne le disent pas, n’osent même pas le dire, ces hypocrites (mais Jeanne Smits nous avait alertés), c’est l’euthanasie. L’un d’eux tout de même, du Nouvel Observateur et des Cahiers du cinéma pourtant, le dit en passant, comme si c’était une faille alors que c’est l’essentiel : « On n’est pas passé loin du chef-d’œuvre, malheureusement l’indécrottable sadisme hanekien se révèle sur la fin – au cours d’une insoutenable scène d’euthanasie. » Mais c’est pour conclure que c’est quand même un grand film.