Le patriarche de Constantinople a été invité par la commission parlementaire turque chargée de rédiger le projet de nouvelle Constitution. Bartholomée Ier a présenté un mémorandum de 18 pages et a expliqué ce que l’Eglise orthodoxe attendait d’une nouvelle Constitution.
Il a ensuite résumé devant la presse ce qu’il a dit au cours de cette audition à huis clos : il a évoqué les discriminations dont souffrent les citoyens turcs qui ne sont pas d’origine turque et a remarqué que le traité de Lausanne, établi pour protéger les droits des minorités, était utilisé par le système contre les minorités. Et il a demandé que les minorités bénéficient des fonds publics accordés à la majorité musulmane pour le culte et l’enseignement.
Le patriarche a terminé son exposé en disant que les chrétiens ne voulaient pas être des citoyens de seconde classe et qu’il fallait éviter de réitérer les injustices dont ils ont souffert dans le passé. Et il a ajouté : « Nous avons quitté la réunion confiants, plein d’espoir et de sentiments de gratitude. Une nouvelle Turquie est en train de naître. »
Car c’est ainsi qu’un citoyen de seconde classe doit conclure, surtout après s'être exprimé comme il l'a fait…
Le gouvernement Erdogan a décidé de faire auditionner les chefs des minorités nommées dans le traité de Lausanne. Ce qui inclut notamment les arméniens et les juifs. Mais pas les catholiques car le traité parle de minorités ethniques, et non religieuses (d’où le propos du patriarche sur les citoyens turcs qui ne sont pas d’origine turque). Les catholiques pourraient toutefois être également auditionnés.
Il est difficile d’évaluer l’importance de cette initiative. L’avenir dira s’il s’agit d’un signe de bienveillance, ou simplement d'une opération publicitaire à destination de la communauté internationale et qui n’engage à rien.
Commentaires
Pas besoin d'attendre l'avenir pour savoir que c'est du vent. Sarkozy fait des émules.