Près de 200 personnes ont été tuées ces derniers jours au Sud-Soudan dans des attaques rebelles dans l'Etat de Jonglei (ou Junqali, au nord de la capitale Juba).
Les assauts ont été menés contre des populations civiles dans la région de Fangak par les miliciens de George Athor, a précisé Pagan Amum, secrétaire général du Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM).
Selon l'armée soudanaise, George Athor, ancien haut gradé des forces armées, a pris les armes après avoir perdu des élections l'an dernier.
Des précisions de l'Associated Press:
Selon le responsable des Affaires humanitaires et de la gestion des crises James Kok Ruea, l'attaque par les hommes du chef rebelle George Athor dans l'Etat de Jonglei est un "massacre": 201 personnes sont mortes sur le coup, et dix autres sont mortes plus tard à l'hôpital. Près de 160 des morts sont des civils, dont des enfants, des vieillards et des réfugiés.
"Ils ont été chassés vers le fleuve. Je les ai enterrés moi-même", a raconté avec émotion James Kok Ruea. Un responsable militaire sudiste avait auparavant précisé que 30 des hommes d'Athor ont également été tués, portant le bilan total à 241 morts.
Selon Pagan Amum, secrétaire général du Mouvement de libération des peuples du Sud-Soudan (MLPS), le parti au pouvoir, le gouvernement de Khartoum arme et finance des dirigeants rebelles du Sud. Il a affirmé au cours d'une conférence de presse que des hélicoptères avaient été utilisés pour amener des armes à Athor depuis le Nord.
Ces accusations interviennent un mois après le référendum qui a vu le Sud-Soudan faire sécession du Nord, votant pour l'indépendance, qui devrait intervenir en juillet. La guerre civile entre le Nord et le Sud s'est achevée en 2005 après plus de 20 ans et deux millions de morts, par un accord de paix qui a mis le Sud sur le chemin de l'autonomie.
Athor a quitté l'armée sudiste pour se porter candidat au gouvernorat du Jonglei, le plus grand et le plus explosif des dix Etats du Sud-Soudan. Après avoir perdu lors des élections d'avril, il est entré en révolte contre le gouvernement de Juba, entraînant un certain nombre de ses hommes.
En septembre, le président sud-soudanais Salva Kiir a offert l'autonomie à Athor et à d'autres auteurs des soulèvements armés. Le 5 janvier, quatre jours avant le début des opérations référendaires, Athor signa un cessez-le-feu, semblant ainsi mettre fin à l'une des pires menaces pour la paix au Sud-Soudan.
Mais la semaine dernière, ses forces ont attaqué les villes de Fangak et Dor, dans le Jonglei, s'emparant de Fangak mercredi, avant que l'armée ne reprenne la ville le lendemain. AP
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http://www.youtube.com/watch?v=SW7qSjp_Dtc