Ales diei nuntius
Lucem propinquam præcinit :
Nos excitator mentium
Jam Christus ad vitam vocat.
Auferte, clamat, lectulos,
Ægro sopore desides :
Castique, recti, ac sobrii
Vigilate, jam sum proximus !
Jesum ciamus vocibus,
Flentes, precantes, sobrii :
Intenta supplicatio
Dormire cor mundum vetat.
Tu, Christe, somnum discute,
Tu rumpe noctis vincula,
Tu solve peccatum vetus,
Novumque lumen ingere !
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Et nunc et in perpetuum. Amen.
L’oiseau vigilant nous réveille,
Et ses chants redoublés semblent chasser la nuit :
Jésus se fait entendre à l’âme qui sommeille,
Et l’appelle à la vie, où son jour nous conduit.
Quittez, dit-il, la couche oisive
Où vous ensevelit une molle langueur :
Sobres, chastes et purs, l’œil et l’âme attentive,
Veillez ; je suis tout proche, et frappe à votre cœur.
Ouvrons donc l’œil à sa lumière,
Levons vers ce Sauveur et nos mains et nos yeux,
Pleurons et gémissons : une ardente prière
Ecarte le sommeil, et pénètre les cieux.
O Christ, ô Soleil de justice !
De nos cœurs endurcis romps l’assoupissement ;
Dissipe l’ombre épaisse où les plonge le vice,
Et que ton divin jour y brille à tout moment.
Gloire à toi, Trinité profonde,
Père, Fils, Esprit Saint qu’on t’adore toujours,
Tant que l’astre des temps éclairera le monde,
Et quand les siècles même auront fini leur cours.
(Hymne des laudes du mardi, traduction Jean Racine.)