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« Pôle emploi: les agents de Charleville-Mézières désemparés face à un public agressif » (AFP)

Mauvaise réforme + aggravation du chômage + immigration incontrôlée + « quartiers sensibles » = ...

Tensions, insultes, menaces, les agents du Pôle emploi des Ardennes chargés de l'accueil des chômeurs évoquent leur peur d'aller travailler, face à un public de plus en plus agressif, depuis la fusion ANPE-Assedic qu'ils estiment mal gérée.

"Les insultes et les menaces sont régulières. Quelquefois il y a des dégradations sur le matériel, des portes claquées un peu trop fort ou des tags. La tension est de plus en plus palpable", témoigne sous le couvert de l'anonymat une conseillère en poste depuis 18 ans dans une agence de Charleville.

Lundi matin au local FO de Charleville-Mézières, une vingtaine d'agents de Pôle emploi, réunis pour une information sur la nouvelle convention collective, expriment leur malaise.

"L'agressivité du public est énorme. Des gens déjà en difficulté arrivent sur un site où les agents, par manque de formation et d'outils adaptés, ne peuvent répondre correctement à leurs demandes. Il y a une mise en danger du personnel, notamment à l'accueil", estime Béatrice Delizée, déléguée syndicale FO en Champagne-Ardennes.

Une conseillère, qui souhaite elle aussi rester anonyme, avoue son appréhension chaque fois qu'elle est chargée de l'accueil du public. "Nous sommes censés faire deux métiers. Du côté Assedic, il s'agit de chiffres. A l'ANPE, il y a l'humain et ce n'est pas du tout la même culture ni la même pratique", dit-elle.

"On a surtout peur de ne pas savoir répondre. Dire +je ne sais pas+ est une situation d'échec et quand il y a l'argent des indemnités chômage en jeu, l'agressivité monte plus facilement", poursuit-elle.

Les agents estiment qu'il faut deux ans d'expérience pour être pleinement opérationnel. Ils dénoncent une formation de trois jours, qu'ils jugent "trop courte" pour répondre à un public "de plus en plus nombreux et en souffrance".

"Même au niveau informatique, la fusion Assedic-ANPE n'est pas compatible", explique Philippe Devavry, membre du CE du Pôle emploi de Troyes. Comme le logiciel utilisé pour le suivi des demandeurs d'emploi n'est pas le même que pour l'indemnisation, "on doit changer d'ordinateur ou redémarrer le système, cela ne fait pas très professionnel et peut exaspérer le public", soupire-t-il.

Selon lui, deux agents Assedic et ANPE étaient initialement prévus à l'accueil, "mais en réalité nous sommes souvent seuls, et ce sont régulièrement les jeunes CDD qui se retrouvent face au public en première ligne", constate-t-il, amer.

Au manque de formation, s'ajoute la surcharge de travail. "Officiellement, nous devrions nous occuper de 60 personnes, mais il est très courant qu'un agent suive 150 ou même 180 demandeurs d'emploi", témoigne encore M. Devavry. "Il arrive qu'on les reçoive par groupes de 20 ou 30 sans pouvoir respecter la confidentialité" déplore-t-il.

(AFP)

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