Communiqué de Bruno Gollnisch
A bonne école avec M. Pasqua, dont il a été un disciple exemplaire dans les Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy applique consciencieusement la leçon : les promesses n'engagent que ceux à qui elles sont faites.
La solution promise il y a un an aux travailleurs de l'usine Arcelor-Mittal de Gandrange se résume aujourd'hui à quelques mots : fermeture, plan social et chômage ! Et on n'a même pas trouvé de place pour eux dans le plan de relance décidément bidon du gouvernement. A moins qu'ils ne soient reclassés dans la "rénovation des bâtiments de logement" aux Kerguelen, qui, elle, y figure !
On ne peut s'empêcher de penser que rien de tout cela ne serait peut-être arrivé sans la complète soumission de nos gouvernants au système capitaliste financier mondial, leur acceptation servile de l'OPA hostile de M. Mittal, et de manière générale, leur renonciation à toute ambition et politique industrielles nationales et européennes.
On attend avec impatience, aux côtés et en totale solidarité avec les travailleurs de Lorraine, que M. Sarkozy revienne en personne, pour l'anniversaire de son voyage de noces, annoncer la nouvelle !
[Hier, jour anniversaire du déplacement de Nicolas Sarkozy à Gandrange, la CFDT a installé à l'entrée de l'usine une stèle où l'on peut lire, gravé en lettres d'or : « Ici reposent les promesses de Nicolas Sarkozy faites le 4 février 2008 à Gandrange : "avec ou sans Mittal, l’Etat investira dans Gandrange". »]
Commentaires
C'est pour cela que le FN n'a vraiment plus rien à proposer: au lieu de dénoncer l'esclavage sans précédent auquel la pseudo-démocratie socialiste réduit les Français, Bruno Gollnisch non seulement prône le socialisme, mais ne voit pas que le Sarköz en fait tant et plus.
S'il ne nous vole pas davantage, s'il ne développe pas plus vite la caste parasitaire des faux emplois entretenus sur le dos des contribuables, c'est que, heureusement, il y a des limites à ce pillage ; mais ce n'est pas faute de le vouloir.
GUAINO : L’ÉTATISME POUR SORTIR DE LA CRISE
Jacques Garello, La Nouvelle Lettre 6 février 2009
Les lecteurs du Figaro ont eu droit à un long entretien des journalistes avec Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et, dit-on, inspirateur de sa politique. Compte tenu de son rôle éminent, il faut y regarder de plus près. Le plus intéressant est la réponse à une question lui demandant si, au
fond, ses solutions ne sont pas social-démocrates.
« Les catégories de la vieille politique ne nous aident ni à comprendre ce qui se passe, ni à trouver des solutions (…). Le problème des inégalités trouve aujourd’hui sa source principalement dans la répartition primaire des revenus : le capitalisme financier donnait tellement au patrimoine et incitait si fortement à la concurrence fiscale qu’il était bien difficile de corriger cette inégalité par l’impôt. Ce qu’il faut, c’est mettre en place des règles du jeu économique qui établissent l’équilibre entre le capital et le travail. Dans ce nouveau jeu économique, l’Etat a un rôle plus grand à jouer».
Et voici le sommet :
« Dans toutes les grandes aventures du capitalisme, l’Etat a été présent, il l’a été à Venise, à Florence, dans le capitalisme commercial du XVII° et du XVIII° siècle, dans les révolutions industrielles du XIX°, dans les Trente glorieuses. Mais il s’agit de savoir quel Etat on veut. Ce que nous voulons, c’est un Etat qui entreprend, qui investit, qui innove, qui instruit, qui protège. Ca n’a rien à voir avec le vieil Etat social-démocrate, redistributeur et bureaucratique ».
Il a mille fois raison : cela n’a rien à voir. Cela ressemble plutôt au rôle de l’Etat dans l’ex-URSS [c'est plutôt le socialisme national hitlérien, où les entrepreneurs étaient de facto enrôlés de force en tant que "Geschäftsführer"].
L’Etat entrepreneur, investisseur, innovateur, éducateur, protecteur, ce ne peut être que l’Etat totalitaire [certes].
Le reste paraît presque fade à coté. Il aurait souhaité face à la crise
« qu’on puisse accomplir ce que le Conseil national de la Résistance a accompli au lendemain de la seconde guerre mondiale, où communistes, socialistes, centristes, gaullistes avaient ensemble refondé le pacte social sans qu’aucun d’entre nous n’ait eu le sentiment de se renier ».
Beau programme en effet, centré à l’époque sur les nationalisations et le monopole étatique de la protection sociale [cette organisation criminelle en faillite permanente]. Aujourd’hui, ce qui est en jeu, c’est la politique de civilisation:
« On y est ! Jamais la question de la civilisation n’a été
aussi clairement posée ! Refonder le capitalisme, c’est une politique de civilisation ! ».
L’orgueil, toujours l’orgueil, la présomption fatale des hommes du pouvoir.
Encore quelques « pépites » ici ou là :
« C’est en soutenant l’activité qu’on lutte contre le risque
déflationniste. L’histoire nous apprend que la plupart du temps c’est par l’inflation qu’on sort d’une crise d’endettement et de la déflation ».
L’inflation, comme remède à la crise [alors qu'elle en a été la cause] voilà qui est intéressant.
« Dès lors que le système financier n’est plus en mesure de mobiliser l’épargne pour financer l’économie, il faut bien que les Etats et les banques centrales le fassent ».
« Si l’Etat intervient pour sauver une entreprise ou une banque en faillite, il en prendra le contrôle ».
Mais bien sûr pas question « de nationaliser toute l’activité » ; sans doute juste la moitié…
«La crise change les rapports entre la politique et l’économie».
Et puis il est aussi devin :
« Le modèle de demain sera moins patrimonial » (…) « Il sera plus orienté vers la croissance intérieure que vers la
croissance extérieure ».
L’accumulation de telles incompétences, incongruités et mensonges, est assez impressionnante.
Malheureusement, Henri GUAINO n’est pas le seul à vouloir refonder la société, l’économie et la « civilisation » françaises. Dans un autre article, Le Figaro nous explique que trois hommes définissent à eux seuls toute la politique économique française. Le « trio stratégique » «est composé
de Stéphane RICHARD (Bercy), François PEROL (Elysée), Antoine GOSSET-GRAINVIELLE (Matignon). Ces « quadras » ont plusieurs points communs. Devinez lesquels : ils sont énarques, anciens inspecteurs des finances avant de « pantoufler » dans le privé (Veolia, Rotschild, Loyrette).
Ils ont donc une solide formation économique, et une connaissance approfondie du monde des entreprises et des syndicats.
Il y a un demi-siècle James Burnham décrivait « l’ère des organisateurs », et John Kenneth Galbraith lançait l’idée du « nouvel Etat industriel ». Nous y voici. Fin du capitalisme.
Il ne reste plus à GUAINO et consorts qu’à rejoindre BESANCENOT, c’est la même chose.