(Reuters) L'offensive menée pendant trois semaines par les Israéliens à Gaza a renforcé la mainmise des islamistes du Hamas sur ce territoire palestinien, a déclaré le responsable local de l'agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés (UNRWA).
L'Irlandais John Ging, interrogé de Genève par des journalistes, a souligné que seule une enquête indépendante sur les éventuelles exactions commises dans la bande de Gaza serait en mesure de calmer la colère des Palestiniens.
Il a suggéré au nouvel émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, qui vient d'être nommé par Barack Obama, de se rendre sur place pour rencontrer et interroger les Gazaouis.
"Ma première requête à l'administration américaine, c'est de parler à l'homme de la rue à Gaza. Venez à Gaza et parlez avec les gens - les mères, les pères, les responsables de la société civile, les gens qui ne se mêlent pas de politique", a-t-il dit.
"Ils sont encore sous le choc des bombardements mais leur colère ne cesse de monter."
Il faut de toute urgence, a-t-il ajouté, établir l'étendue des pertes humaines et des destructions, grâce à un mécanisme crédible, afin de canaliser cette colère.
"Les extrémistes de Gaza - ils sont plus nombreux aujourd'hui qu'au début du conflit (le 27 décembre) - sont persuadés qu'il n'y a pas de justice à attendre des règles de droit. Nous devons démontrer qu'ils se trompent", a ajouté Ging.
POUR UNE ENQUÊTE IMPARTIALE
Une enquête indépendante doit établir ce qui s'est vraiment passé, des deux côtés, car des civils israéliens ont également souffert, a-t-il poursuivi.
"C'est un défi que nous devons relever. Si nous ne le faisons pas, alors nous donnerons raison aux extrémistes de Gaza."
Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, a demandé cette semaine des explications aux autorités israéliennes au sujet du bombardement d'installations de l'UNRWA dans la bande de Gaza.
L'offensive israélienne qui s'est achevée dimanche au terme de 22 jours de combats illustre "l'échec politique collectif" et impose "un énorme effort international", a-t-il jugé après une tournée au Proche-Orient.
Ban Ki-moon s'est rendu mardi dans la bande de Gaza, où 1.300 Palestiniens ont été tués dans l'opération de Tsahal qui visait notamment à mettre un terme aux tirs de roquettes en territoire israélien. L'Etat hébreu et le Hamas ont proclamé dimanche des cessez-le-feu unilatéraux.
Le secrétaire général de l'Onu a dit avoir invité Israël à enquêter de façon exhaustive sur plusieurs "attaques scandaleuses d'installations de l'Onu", dont une école utilisée comme abri et un entrepôt d'aide humanitaire.
"J'attends une explication complète pour chaque incident et je souhaite que les responsables aient à rendre compte de leurs actes", a-t-il souligné. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a ajouté Ban, a promis que les enquêtes seraient menées en urgence.
(Reuters)