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Ça bouge en Turquie…

Un petit groupe d’universitaires turcs a osé mettre en ligne une pétition demandant pardon aux Arméniens.
Le texte ne comporte pas le mot de "génocide", qui les ferait aussitôt condamner, mais s'indigne de l'"injustice" commise par l'histoire officielle turque :

« Ma conscience ne peut accepter que l'on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subi en 1915, et qu'on la nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes soeurs et frères arméniens et je leur demande pardon. »

Moins de deux jours après (mardi), le texte avait déjà réuni plus de 11.000 signatures, dont celles de nombreux intellectuels et artistes.

Le chef du Parti de l'action nationaliste (MHP) Devlet Bahçeli a accusé au Parlement de « soi-disant intellectuels » qui veulent « transformer en champs de bataille les valeurs sociales et spirituelles » de la société turque.

Une soixantaine d'anciens diplomates sont également montés au front, au nom de leurs 42 camarades tués entre 1975 et 1984 par l'Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (ASALA) : « Est-ce que ceux qui sont à l'origine de cette initiative bancale ont songé à s'excuser auprès des victimes du terrorisme arménien à travers l'histoire? », s'interrogent-ils, dénonçant une « trahison ».

Quant au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, il a déclaré à la presse : « Si un tel crime a eu lieu, celui qui l'a commis peut s'excuser. Mais ce n'est pas mon cas, pas plus que celui de mon pays ou de ma nation. »

 

Addendum 18 décembre

Très habile et eurocompatible communiqué du président turc Abdullah Güll :

"L'avis du président est que le fait que la question soit débattue librement dans des cercles académiques et publics est une preuve de la présence d'une discussion démocratique en Turquie."

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