Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les pêcheurs entre Sarkozy et Bruxelles

Nicolas Sarkozy, juste avant de partir pour Washington, est allé annoncer aux marins pêcheurs les solutions que ses conseillers venaient d’élaborer, sans que le ministère de l’Agriculture et de la Pêche soit au courant. L’attitude de Sarkozy est exactement celle d’un patron disant à son interlocuteur : « Pour la mise en forme de mes décisions, adressez-vous à ma secrétaire. » En l’occurrence, la secrétaire est le ministre Michel Barnier, qui avait programmé le lendemain une rencontre avec les pêcheurs.

Lors de cette réunion, le ministre Barnier n’a pu que confirmer ce qu’avait dit le président la veille. Non sans un certain embarras. Notamment en ce qui concerne la répercussion du surcoût du gazole sur le poisson à l’étal. « Plusieurs options sont ouvertes », a-t-il dit.

Mais pour l’essentiel les annonces de Sarkozy ont été avalisées.

Et aujourd’hui, bien évidemment, la Commission européenne a lancé sa mise en garde : « D’après les quelques éléments dont nous disposons, ce serrait une aide au fonctionnement qui ne serait pas compatible avec les règles communautaires sur les aides d’Etat ».

La Commission refuse d’autre part qu’on parle de « surcoût » du gazole : « Il s’agit du coût du gazole qui doit être supporté par toutes les entreprises quelles qu’elles soient ».

Même si elles doivent crever, et, en l’occurrence, surtout si elles doivent crever. Le porte-parole de la Commission a ajouté que le meilleur moyen de réagir « n’est pas de donner des subventions mais de s’attaquer au problème de fond », donc de s’atteler à « la restructuration du secteur de la pêche ». On sait ce que cela veut dire.

Dans quelques semaines, Nicolas Sarkozy expliquera qu’il a pris les décisions qu’il fallait, mais qu’à cause de Bruxelles il n’a pas pu les concrétiser. Air connu.

Les commentaires sont fermés.