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L’ânesse et l’ânon

Il y avait donc dans le bourg un ânon, et il était lié avec l'ânesse ; il ne pouvait être détaché que par l'ordre du Seigneur ; la main des Apôtres le détache. Voilà l’acte, voilà la vie, voilà la grâce ; sois cela, toi aussi, afin de pouvoir délier les captifs.

Considérons maintenant qui étaient ceux qui, leur égarement dévoilé, furent chassés du paradis et liés dans un bourg. Vous voyez comment, ceux que la mort avait expulsés, la Vie les a rappelés. Aussi lisons-nous selon Matthieu qu'il y avait ânesse et ânon ; de la sorte, comme dans les deux humains l'un et l'autre sexe avait été expulsé, dans les deux animaux l'un et l'autre sexe est rappelé. D'une part donc l'ânesse figurait Eve, mère d'erreur ; d'autre part son petit représentait l'ensemble du peuple des Gentils ; aussi est-ce le petit de l'ânesse qui sert de monture. Et réellement « personne ne l'a monté », car personne avant le Christ n'avait appelé à l'Eglise les peuples des nations ; aussi bien avez-vous lu en Marc : « Que nul homme encore n'a monté ».

(saint Ambroise, commentaire sur saint Luc)

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