Vox Galliae signale la conférence de Pierre Nora, à l’Académie Française, le 30 novembre, qui « pilonne la loi Gayssot », et reproduit les trois paragraphes sur ce sujet. C’est toute la conférence de Pierre Nora qu’il faut lire. Elle est tout à fait remarquable, et pointe l’aspect crucial de la dérive de la pensée unique, de la « morale » dominante. Il y manque seulement les repères de la foi chrétienne, qui éclaireraient, ou plutôt illumineraient le discours, et lui donneraient le fondement qu’il semble attendre.
Notre morale dominante, souligne-t-il, est gouvernée par une radicalisation idéologique du « mal » (l’axe du mal, la colonisation, l’esclavage, le nazisme, etc.), qui va de pair avec l’obscurcissement général du bien. Nous sommes entre « un mal mythique et un bien introuvable », dit-il en citant Marcel Gauchet. Et la réflexion débouche sur le terrain politique, au sens le plus noble du mot : « C’est ce qui amène mon ami Marcel Gauchet, en réfléchissant au fonctionnement déréglé de ces valeurs, à soutenir que « la fracture sociale se double d’une fracture morale », que c’est peut-être dans les profondeurs de la société que se réfugie encore une culture du bien, et que l’incapacité des politiques à se faire entendre des milieux populaires se joue pour commencer sur le terrain moral. »