Pierre Gemayel, ministre libanais de l’Industrie, a été assassiné par balles alors qu’il était au volant de sa voiture dans le nord de Beyrouth. Cet assassinat a eu lieu peu avant que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunisse pour adopter le projet de création du tribunal international qui doit juger les assassins de Rafic Hariri.
Saad Hariri, qui tenait une conférence de presse au moment de l'attentat, a déclaré, en désignant les Syriens : « Ils font ce qu'ils ont promis de faire, ils veulent assassiner tout homme libre au Liban. »
Pierre Gemayel était l’un des deux fils de l’ancien président Amine Gemayel, donc un neveu de Bachir Gemayel (assassiné en 1982 peu après son élection à la Présidence), et il portait le nom de son grand-père, le fondateur du parti Kataëb (les « Phalanges ») réunifié après le retrait syrien l’an dernier, et dont « cheikh Amine » est le « président suprême à vie ».
Rappelons que le premier enfant de Bachir Gemayel, Maya, avait été tuée en 1980, à l’âge de 18 mois, par une bombe qui visait son père.
Je pense aujourd’hui au jeune fils de Bachir, Nadim, qui m’a vivement impressionné lorsque je l’ai rencontré au cours de l’université d’été de Chrétienté-Solidarité au Liban il y a deux ans. On dit qu’il est « tout le portrait de son père ». Il l’est en effet par la vigueur de sa foi chrétienne, par son intelligence brillante, par sa détermination intrépide, par son évident charisme, par une « aura » étonnante à son âge et qui en faisait déjà un chef parmi les étudiants regroupés autour de lui, qui l'appelaient déjà, alors qu'il n'avait que 22 ans,"cheikh Nadim".
C’est donc à Nadim que je pense quand Saad Hariri dit : « Ils font ce qu'ils ont promis de faire, ils veulent assassiner tout homme libre au Liban. » Car s’il n’est pas encore entré dans la vie politique institutionnelle, il se montre plus « libre » (plus ferme dans ses convictions) que son oncle et ses cousins. Je suggère à mes lecteurs de prier pour lui.