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Devoir de mémoire

«Tous ensemble, par nos pères, par nos aînés, par nous-mêmes, nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'anticléricalisme, à une œuvre d'irréligion. Nous avons arraché les consciences humaines à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous l'avons relevé : nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères ; ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus ! »

Ceci est le célèbre propos tenu par le parlementaire socialiste René Viviani à la Chambre des Députés, en allusion à la loi de séparation des Églises et de l'État (9 décembre 1905) et à la violente politique anticléricale qui l’accompagnait. Enthousiaste, la Chambre votera l'affichage du discours.

C’était le 8 novembre 1906, il y a exactement cent ans. On attendra encore pour la repentance républicaine…

Je pense particulièrement à cette tirade la nuit de Pâques. En effet, l’église parisienne de Saint-Julien-le-Pauvre se trouve dans le square Viviani. Chaque année, le soir du samedi saint, la proclamation de la Résurrection, selon la liturgie de saint Jean Chrysostome, se fait au centre même du square, au milieu des chants byzantins du triomphe pascal et des innombrables lumières portées par les fidèles. Le square est ainsi chaque fois tout illuminé des lumières que Viviani croyait avoir éteintes…

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