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  • Ça coince

    Les ministres français et allemand de l’Intérieur ont pris une position commune sur la « proposition » de la Commission européenne concernant les quotas de demandeurs d’asile qui ne sont pas de quotas mais une répartition autoritaire…

    Il résulte du long communiqué commun que la France et l’Allemagne rejettent la proposition en l’état, et – pour résumer – exigent (ou font semblant d’exiger) que pour accepter la fameuse « clef » de répartition il faudrait d’abord que l’UE s’engage à prendre les moyens de rapatrier tous les migrants clandestins qui n’ont manifestement pas droit à la protection du droit d’asile…

  • Non grata

    Le gouvernement russe a publié une liste de 89 ressortissants européens désormais interdits d’entrée sur le territoire russe. Dont quatre Français : Bernard-Henri Levy, Daniel Cohn-Bendit (qui vient tout juste d’obtenir la nationalité française…), Bruno Le Roux (président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale), et l’inconnu Henri Malosse, président du Comité économique et social européen.

    Ne boudons pas notre plaisir. Encore accru par le fait que BHL a été de nouveau entarté samedi (même si c’est pour une mauvaise raison).

    La réaction de l’Union européenne est pathétique : c’est une mesure « totalement arbitraire et injustifiée ». Parce que la liste noire des 150 noms dressés par l’UE serait raisonnée et justifiée ? Ou bien parce que les Russes n’ont pas le doit de faire la même chose que nous ?

  • « Ukraine »

    Déjà, en constituant son gouvernement, en décembre dernier, Petro Porochenko avait nommé un ministre américain (aux Finances, et venant directement du Département d’Etat), un ministre lituanien (de l’Economie) et un ministre géorgien (de la Santé, comme il l’avait été en Géorgie), tous trois munis de la nationalité ukrainienne juste avant leur nomination.

    Samedi, c’est carrément l’ancien président géorgien Mikheil Saakachvili qui a été nommé… gouverneur de la région d’Odessa. En fait, en décembre, Saakachvili avait été pressenti pour devenir vice-Premier ministre, mais il avait décliné l’offre, dit-on, pour ne pas perdre la nationalité géorgienne…

    C’est quand même inquiétant, un pays où il faut aller chercher à l’étranger des ministres, et même des gouverneurs de provinces… Et ce n’est pas sympa pour les Ukrainiens, jugés inaptes à remplir ces fonctions…

  • Parrhesia ?

    Plus le temps passe et plus les mots de la foi vont être défigurés par François. C’est déjà le cas, le plus évident, avec « miséricorde ». Un certain nombre d’autres viennent ensuite à l’esprit.

    L’un d’eux est « parrhesia ». François aime dire ce mot, mais il ne lui donne pas sons sens traditionnel, son sens biblique. Et son sens dévié commence à se répandre. J’en prends conscience avec l’article du « vaticaniste » Giuseppe Rusconi sur la dernière réunion en date du « Cénacle des amis de François », traduit sur Benoît et moi.

    Dans sa conclusion, l’auteur écrit que cette réunion « s'est déroulée dans une atmosphère détendue, et a été menée avec “parrhêsia” et en même temps avec courtoisie ».

    Quand on emploie ce mot grec, fréquent dans le Nouveau Testament, c’est parce qu’il est tellement riche de sens qu’on ne peut pas le traduire par un seul mot français.

    En grec classique, la parrhesia, c’est la liberté qu’a le citoyen d’exprimer publiquement, en toute franchise, son opinion.

    Dans le grec biblique, la parrhesia est la prise de liberté d’exprimer publiquement la vérité de la foi, en toute franchise, ce qui suppose d’avoir le courage d’affronter les persécuteurs.

    La parrhesia implique donc trois choses : la vérité de ce qu’on dit, le courage de dire la vérité, et de la dire publiquement. (Cf. Lexique théologique du Nouveau Testament, du P. Spicq.)

    Or, dans le cas des « amis de François », on ne trouve aucun des trois critères : sur l’homosexualité ou les divorcés, ils ne disent pas la vérité ; il ne faut aucun courage pour parler comme la pensée unique ; et en l’occurrence ils ne le font même pas publiquement, mais dans leur petit cercle.

    Maintenant, si vous allez voir les emplois du mot parrhesia par François, vous constaterez qu’il manque toujours au moins un des trois critères. Contrairement à l’emploi qu’en faisait Benoît XVI.

  • Sainte Angèle Merici

    Comme je l’avais souligné en 2013, sainte Angèle Merici, qu’on connaît comme fondatrice des ursulines, fut en fait pendant l’essentiel de sa vie une tertiaire franciscaine.

    Elle n’a écrit (ou plutôt dicté) que trois textes, peu avant sa mort, la Règle, des Avis, et un Testament, trois textes sans autre prétention que de viser à assurer la bonne marche des couvents d’ursulines. Or, à la lecture de ces textes, qui datent de 1540, on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas écrit davantage. Car cette lumineuse simplicité, cette douce charité qui coule de source, nous parlent aujourd’hui bien plus que tant d’écrits tarabiscotés de tant de mystiques, ou de sévères sentences de rigoureux doctrinaires.

    Dans les deux extraits du Testament que je reproduis ci-dessous, on verra aussi comment cette fille de paysans, qui n’est jamais allée à l’école, cite l’Ecriture Sainte. Au moment où, de l’autre côté de la Méditerranée, une certaine Thérèse, fille du chevalier Alonso Sánchez de Cepeda, va entreprendre la réforme du Carmel et ne se posera même pas la question de l’apprentissage du latin pour comprendre l’office divin ou la Bible.

    Premièrement donc, mes très affectionnées mères et sœurs en Jésus-Christ : efforcez-vous, avec l’aide de Dieu, d’acquérir et de conserver en vous de telles convictions et de si bons sentiments, que vous soyez portées à cette sollicitude et à ce gouvernement seulement par le seul amour de Dieu et le seul zèle pour le salut des âmes.

    Car, toutes vos œuvres et tous les actes de votre gouvernement étant ainsi enracinés dans cette double charité, ne pourront produire que des fruits bons et salutaires.

    En effet, comme le dit notre Sauveur, “Bona arbor non potest malos fructus facere”. L’arbre bon, dit-il, c’est-à-dire le cœur et l’esprit imprégnés de charité, ne peuvent produire que des œuvres bonnes et saintes.

    C’est pourquoi saint Augustin disait aussi : “ama et fac quod vis” ; c’est-à-dire : aie l’amour et la charité, et ensuite fais ce qui te plaît ; comme s’il nous disait ouvertement : la charité ne peut pécher.

    (…)

    Troisièmement : je vous en prie, de grâce, veuillez vous efforcer de mener vos filles avec amour et d’une main suave et douce, et non impérieusement ni avec âpreté ; mais en toute chose, veuillez être affables. Prêtez attention à Jésus, Christ qui dit : “Discite a me quia mitis sum et humilis corde” ; apprenez de moi, dit-il, que je suis affable et doux de cœur. Et de Dieu on lit : “disponit omnia suaviter” ; c’est-à-dire : il dispose et gouverne toutes choses suavement. Et Jésus-Christ dit encore : “Jugum meum suave, et onus meum leve” ; mon joug et ma servitude sont légers et suaves.

    Vous devez donc vous efforcer de faire de même vous aussi, et d’user de toute l’affabilité possible.

    Et par-dessus tout, gardez-vous de vouloir faire faire par force, car Dieu a donné à chacun le libre arbitre, et Il ne veut forcer personne, mais seulement il propose, invite et conseille, comme il le fait aussi par la bouche de saint Jean en disant : “Suadeo tibi emere coronam immarcescibilem” ; c’est-à-dire : je te conseille d’acheter la couronne qui ne se fane pas. Je te conseille, dit-il, et non pas : je te force.

    Je ne dis pas cependant qu’on ne doive parfois user de reproches et de sévérité, en lieux et temps voulus, selon l’importance, la situation et le besoin des personnes ; mais nous devons agir poussées seulement par la charité et le seul zèle des âmes.