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  • Jeudi de la première semaine de carême

    La station du jour, instituée par saint Grégoire II, est l’église Saint Laurent in Panisperna, ce qui est assez amusant puisque « panis-perna » veut dire pain-jambon, appellation sans doute populaire à cause du couvent d’à côté où l’on distribuait des vivres aux nécessiteux… mais sûrement pas des sandwiches au jambon pendant le carême…

    C’est pourquoi notamment l’introït de la messe est le même que celui de la fête de saint Laurent.

    L’évangile est celui de la Cananéenne qui, d’abord rejetée par Jésus, finit par obtenir la guérison de sa fille.

    « Ce choix, dit le bienheureux cardinal Schuster, a été suggéré à Grégoire II par un magnifique répons de l’office nocturne de cette première semaine du Carême : Tribularer, si nescirem misericordias tuas... qui Cananeam et publicanum vocasti ad poenitentiam... Il est intéressant de constater ce merveilleux développement de la liturgie romaine, qui, même après son âge d’or, l’époque de saint Grégoire, déploie avec tant de naturel ses propres richesses, qu’elle produit toujours de nouveaux chefs-d’œuvre. Le répons en question est probablement traduit du grec, mais de ce thème oriental, Rome a su d’abord tirer une magnifique mélodie responsoriale, puis le motif d’une des plus émouvantes lectures évangéliques (Matth., XV, 21-28) pour la solennité stationnale de Saint-Laurent. »

    Ce répons était autrefois le premier du troisième nocturne des matines du premier dimanche de carême, après la lecture du début du commentaire de saint Grégoire le Grand sur l’évangile de la tentation de Jésus au désert. C’est sa place dans la plupart des manuscrits du moyen âge. Mais il a été transféré aux matines de ce jeudi dans le bréviaire de saint Pie V. C’est une indication parmi quelques autres qu’il y avait déjà chez les liturgistes romains ce rationalisme obtus qui présidera à la destruction de la liturgie après Vatican II.

    . Tribulárer, si nescírem misericórdias tuas, Dómine: tu dixísti, Nolo mortem peccatóris, sed ut magis convertátur et vivat: * Qui Chananǽam et publicánum vocásti ad pœniténtiam.
    . Secundum multitúdinem dolórum meórum in corde meo, consolatiónes tuæ lætificavérunt ánimam meam.
    . Qui Chananǽam et publicánum vocásti ad pœniténtiam.

    Je serais dans la tribulation, Seigneur, si je ne connaissais vos miséricordes ; mais c’est vous qui avez dit : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ezéchiel 33,11). C’est vous qui avez appelé la Cananéenne et le publicain à la pénitence. Selon la multitude de mes douleurs dans mon cœur, vos consolations ont réjoui mon âme (psaume 33). C’est vous qui avez appelé la Cananéenne et le publicain à la pénitence.

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