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  • 3e dimanche après l’Epiphanie

    La réforme de 1960 a curieusement inventé un « temps de Noël » (tempus natalicium) allant du 25 décembre au 13 janvier, et dans ce temps de Noël un « temps de Noël proprement dit » (tempus Nativitatis) et un « temps de l’Epiphanie ». Et à partir du 14, c’est  le temps « per annum ». Mais dans ce temps per annum on a laissé les dimanches « après l’Epiphanie ». Ce qui montre le caractère absurde de cette réforme qui pue le bureaucrate (sans doute pour suivre la logique du fait que l'office est en effet « per annum »). Traditionnellement, le temps de Noël s’achève le 2 février, avec la fête de la Purification ou de la Présentation, qui est en quelque sorte la dernière épiphanie. Et cela est, ou était, souligné par le fait que c’est ce jour-là qu’on démonte la crèche.

    Et dom Guéranger de souligner :

    La coutume de célébrer par quarante jours de fête ou de mémoire spéciale la solennité de la Naissance du Sauveur, est fondée sur le saint Évangile lui-même, qui nous apprend que la très pure Marie, après quarante jours passés dans la contemplation du doux fruit de sa glorieuse maternité, se rendit au Temple pour y accomplir, dans une humilité parfaite, tout ce que la loi prescrivait au commun des femmes d’Israël, quand elles étaient devenues mères. La commémoration de la Purification de Marie est donc indissolublement liée à celle de la Naissance même du Sauveur.

    Dom Pius Parsch a bien vu que la liturgie de ce dimanche continue de célébrer l’Epiphanie :

    La journée d’aujourd’hui reste complètement sous l’influence du mystère de l’Épiphanie. Dans les paroles et les chants de l’Église, nous voyons apparaître tes trois principaux personnages ou groupes qui prennent part à la visite royale. L’Introït les signale brièvement : « Adorez le Seigneur ; vous tous qui êtes ses anges, Sion a entendu sa voix et s’est réjouie ; les filles de Juda ont été dans l’allégresse, le Seigneur est Roi... » Le Christ-Roi, Sion, c’est-à-dire l’Église, les filles de Juda qui représentent les enfants de l’Eglise, voilà ce dont parle le texte liturgique.

    Le Christ-Roi occupe tout d’abord la pensée de la liturgie, aujourd’hui ; dès l’Introït, nous voyons rayonner l’éclat de la majesté du Seigneur entouré de ses anges et acclamé par les enfants de l’Église. Le psaume 96, qui est le cantique principal de la journée, nous décrit le Seigneur dans la beauté terrible d’un orage. C’est un effroi pour les pécheurs, mais une « joie » et une « lumière » pour les « justes ». Nous voyons par là que la liturgie se préoccupe de marquer la grandeur de l’hôte illustre qui vient visiter sa ville. C’est encore ce Roi divin que chante le Graduel : « Les Gentils craindront ton nom, Seigneur, et tous les rois de la terre connaîtront ta gloire, le Seigneur a rebâti Sion et il y paraîtra dans sa gloire. » Ce sont là de vraies pensées d’Épiphanie. Le Grand Roi est le constructeur de Sion, il y fait sa visite solennelle et tous les rois de la terre, ainsi que les Gentils viennent lui rendre hommage. Et que fait-il dans sa ville ? La liturgie fait ressortir qu’il y étend « le bras de sa Majesté » pour protéger les siens (Or., Ev., Off.). Il exerce dans sa ville des actes de bienfaisance. — Alors son aspect se transforme et le Grand Roi qui est descendu de la montagne (céleste) » devient le Fils de l’Homme, le Sauveur qui touche le paralytique et le guérit, qui reçoit amicalement le centurion et guérit son serviteur.

    On lira la suite sur Introïbo. Dom Pius Parsch dit aussi :

    Pécheurs et païens. C’est dans ces deux mots que nous renfermerons le contenu principal du troisième dimanche après l’Épiphanie.

    Les pécheurs sont représentés par le lépreux, qui nous a appris ce que nous devons dire en allant communier. Et les païens par le centurion. Mais ce sont aussi les juifs et les gentils : les bergers et les mages. Ces bergers qui restaient la nuit avec les troupeaux et dont on nous dit qu’ils étaient méprisés, presque comme des lépreux ; et les mages, dont l’Enfant Jésus aurait pu dire comme du centurion, s’il avait sur parler : « Amen, je vous le dis, je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël. » En outre c'est une épiphanie en ce sens que ces deux miracles sont les premiers que raconte saint Matthieu, comme celui des Noces de Cana est le premier que raconte saint Jean.