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  • Le Royaume Uni face à l’eurozone

    Ce que Open Europe a retenu d’un texte de David Cameron publié dans le Guardian :

    « L’eurozone vacille au bord d’une possible troisième récession… En revanche, il y a une croissance de l’économie britannique… (avec) une hausse de l’emploi de 1,75 million sur quatre ans : davantage que dans tout le reste de l’UE. »

  • Chine : l’athéisme vacille et menace

    Il y a eu récemment plusieurs salves de critiques officielles ou officieuses, émanant de cercles du pouvoir chinois, sur les responsables qui ne respectent pas l’athéisme. Il semble que la question inquiète sérieusement le pouvoir depuis l’affaire des enlèvements de croix sur les églises pour raison « d’urbanisme ». Il est en effet apparu que parmi les protestataires il y avait nombre de membres du parti, et qui ne protestaient pas seulement par solidarité avec les chrétiens…

    Le Comité central pour l’inspection disciplinaire du parti a lui-même dénoncé l’appartenance religieuse de nombreux membres du parti, suite à sa seconde tournée d’inspection de cette année, admettant pour la première fois qu’il y avait des chrétiens et des bouddhistes dans le parti.

    Le président de la Commission pour les Affaires religieuses et ethniques de la Conférence politique consultative du peuple chinois (sic), Zhu Weiqun, a publié vendredi dernier un éditorial dans le Global Times (version internationale du Quotidien du peuple) rappelant fermement : « Les membres du parti communiste ne peuvent suivre aucune religion. C’est l’important principe idéologique et organisationnel qui est tenu depuis la fondation du parti. Il n’y a aucun doute à ce sujet. »

    Zhu Weiqun se pique de faire de l’histoire. Il écrit notamment :

    « Si une société était d’autant plus morale que sa religion est plus forte, alors le moyen âge en Europe, sous l’influence du Vatican, aurait été l’âge d’or de la moralité humaine, et il n’y aurait pas eu besoin de la Renaissance. » Sic.

    D’autre part, à propos des universitaires qui demandent la liberté religieuse, il résout ainsi le problème : « Ce sont des gens qui se sont convertis au christianisme depuis longtemps. »

    Le léninisme à la sauce chinoise, c’est quand même curieux.

  • Bangladesh : un prix à un journaliste catholique

    Au Bangladesh, Porimol Palma, journaliste catholique pratiquant, a reçu le prix DRU-Grameenphone du meilleur reportage 2014. DRU, c’est l’union des reporters de Dhaka, et Grameenphone est le principal opérateur de télécommunications du pays.

    Il a reçu le prix pour un article sur la sécurité alimentaire, publié dans le quotidien anglophone populaire Daily Star auquel il collabore depuis avril dernier. Auparavant il travaillait dans la section catholique de Radio Veritas Asia.

    Ancien séminariste, il est né dans la paroisse de Mariabad Borni, dans le diocèse de Rajshani.

    Le Bangladesh est à 90% musulman, et il y a aussi 9% d’hindouistes, et dans le 1% qui reste il y a les bouddhistes…

  • Encore un "blasphème" au Pakistan

    Qaiser Ayub, un chrétien âgé de 40 ans, a été arrêté pour un présumé « blasphème » par la police de Lahore. Ce professeur d’informatique était en fuite depuis trois ans : il avait proféré un « blasphème » (un « outrage contre le Prophète ») sur son blog en 2011.

  • Un blasphème en passant

    Il y a longtemps que je ne lis plus les comptes-rendus des homélies quotidiennes de François, pour ne pas m’énerver inutilement et ne pas donner l’impression que je cherche sans cesse à « dire du mal du pape ».

    Mais voici que je découvre, à la faveur d’un très remarquable article d’Antonio Socci, traduit par Benoît et moi, que le 20 décembre 2013 François a osé « insinuer que la Sainte Vierge, sous la Croix “avait peut-être envie de dire J'ai été trompée” parce que les promesses messianiques lui semblaient des “mensonges” ».

    Soit c’est vrai, soit ce n’est pas vrai. Si c’est vrai, c’est une insulte effroyable envers la Mère de Dieu. C’est évidemment contraire à l’enseignement le plus basique de l’Eglise catholique (et orthodoxe, et même de beaucoup de protestants). Et Socci n’a pas de mal à simplement citer le Catéchisme de l’Eglise catholique, n.149 : « Pendant toute sa vie, et jusqu’à sa dernière épreuve, lorsque Jésus, son fils, mourut sur la croix, sa foi n’a pas vacillé. Marie n’a pas cessé de croire en l’accomplissement de la parole de Dieu. Aussi bien, l’Église vénère-t-elle en Marie la réalisation la plus pure de la foi. »

    Or, si l’on se réfère à ce qui a été publié par l’Osservatore romano et reproduit sur le site du Vatican (sur News.va ou sur le site du pape), il n’y a pas trace de ce que cite Socci. Sans aucun doute parce qu’un théologien de garde a dû se dire que ce n’était vraiment pas possible de laisser cela.

    Mais si l’on va sur Zenit, on trouve en effet ce dont parle Socci. Voici le texte exact :

    « Elle était silencieuse, mais dans son cœur, que de choses elle disait au Seigneur : ‘Toi, ce jour-là tu m’as dit qu’il serait grand, tu m’as dit que tu lui donnerais le trône de David, son père, qu’il régnerait pour toujours, et maintenant, je le vois là’. La Vierge Marie était humaine ! Et elle avait peut-être envie de dire : ‘Mensonge ! J’ai été trompée !’ »

    Le « peut-être » est là pour atténuer l’offense. Mais il n’atténue rien du tout. Car il n’y a pas de « peut-être » qui tienne. Marie conçue sans péché, Marie immaculée conçue dans la pleine lumière divine, Marie Mère de Dieu, Marie mère de l’Eglise, Marie pleine de grâce (kecharitoménè, complètement remplie par la grâce divine), Marie mère de la foi et notre mère dans la foi, n’a pas pu penser une fraction de seconde qu’elle ait pu être trompée. La Femme qui a dit « Fiat » à l’Ange du Seigneur n’a pas pu penser une fraction de seconde qu’elle aurait dit « Fiat » à un « mensonge ».

    Je n’arrive même pas à comprendre comment un pape peut proférer une telle énormité.

  • Saint Grégoire le Thaumaturge

    Une nuit, alors qu’il réfléchissait sur le discours de la foi et qu’il échafaudait des raisonnements de toutes sortes - car il y avait alors des gens qui falsifiaient la pieuse doctrine et, par l’habileté de leurs argumentations, rendaient souvent la vérité incertaine, même pour ceux qui la connaissaient bien -, alors donc qu’il veillait et réfléchissait à cela, lui apparut en vision un personnage âgé ayant l’aspect d’un homme, dont le vêtement manifestait le caractère sacré, qui annonçait une grande vertu par la grâce de son visage et la dignité de son maintien.

    Frappé de stupeur à ce spectacle, il se leva de son lit et lui demanda qui il était et à quelle fin il venait. Celui-ci apaisa le trouble de sa pensée d’une voix douce et lui dit qu’il lui était apparu sur ordre de Dieu en raison des questions controversées autour de lui, pour que lui soit révélée la vérité de la foi pieuse. Lui reprit courage à ces paroles et le regarda avec joie et étonnement. Ensuite celui-ci, ayant tendu la main droite devant lui, comme pour lui montrer avec les doigts tendus ce qui apparaissait sur le côté, lui fit tourner le regard par sa main tendue et voir en face une autre apparition sous l’aspect d’une femme, bien supérieure à une apparition humaine. Lui, à nouveau frappé de stupeur, détourna son visage; il était incapable de voir ce spectacle, car ses yeux ne pouvaient supporter l’apparition. Ce qu’il y avait de tout à fait extraordinaire dans cette vision, c’était, alors que la nuit était profonde, qu’une lumière brillait sur ceux qui lui étaient apparus, comme si une lampe brillante était allumée. Comme ses yeux ne pouvaient supporter l’apparition, il entendit ceux qui lui étaient apparus s’entretenir au cours d’une conversation sur l’objet de sa recherche; grâce à eux, non seulement il fut instruit de la véritable connaissance de la foi, mais il reconnut grâce à leurs noms ceux qui lui étaient apparus, chacun d’entre eux appelant l’autre de son propre nom.

    On dit en effet qu’il entendit celle qui était apparue sous l’aspect d’une femme exhorter l’évangéliste Jean à révéler au jeune homme le mystère de la vérité, et celui-ci lui répondre qu’il était prêt à accorder cela à la mère du Seigneur, puisque ce lui était agréable. Ayant ainsi exposé la question de manière convenable et bien claire, ils disparurent ensuite de sa vue. Et lui aussitôt mit par écrit cette divine mystagogie et c’est d’après elle qu’il annonça ensuite la parole dans l’église ; il laissa à ses successeurs, comme un héritage, cet enseignement donné par Dieu. C’est grâce à lui que, jusqu’à ce jour, le peuple de chez eux, qui est resté exempt de toute hérésie, est initié aux mystères. Les paroles de cette mystagogie sont les suivantes :

    Un seul Dieu,
    père du Verbe vivant (qui est sagesse subsistante, puissance et caractère éternels),
    parfait géniteur du parfait,
    père du Fils monogène.
    Un seul seigneur,
    unique de l’unique,
    Dieu de dieu,
    caractère et image de la divinité,
    verbe agissant,
    sagesse qui embrasse l’ordonnance de l’univers,
    et puissance qui a faite toute la création,
    Fils véritable du Père véritable,
    invisible de l’invisible,
    ineffable de l’ineffable,
    immortel de l’immortel,
    éternel de l’éternel.
    Un seul Esprit saint,
    qui tient son existence de Dieu,
    et est apparu par le Fils (aux hommes),
    image parfaite du Fils parfait,
    vie, cause des vivants,
    sainteté, dispensateur de sanctification,
    dans lequel sont manifestés Dieu le Père,
    celui qui est au-dessus de tout et en tout,
    et Dieu le Fils,
    celui par qui sont toutes choses.
    Trinité parfaite,
    qui n’est divisée ni distinguée ni selon la gloire, ni selon l’éternité, ni selon la royauté.

    (Donc il n’y a rien de créé ni d’esclave dans la Trinité, ni de surajouté comme si cela n’existait pas auparavant, mais avait été introduit par la suite. Donc le Fils n’a jamais fait défaut au Père ni l’Esprit au Fils, mais la même Trinité est toujours immuable et sans changement).

    Saint Grégoire de Nysse, Vie de Grégoire le Thaumaturge, 22-25. (Ce texte vient de paraître dans la collection des Sources chrétiennes, avec la vie de saint Basile par le même saint Grégoire de Nysse.)