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  • Les horreurs de la culture de mort

    Huit femmes sont mortes et 64 autres ont dû être hospitalisées, dont 24 dans un état grave, dans le centre de l'Inde (Chhattisgarh), à la suite d'une opération de stérilisation de masse organisée par le planning familial.

    Human Rights Watch a déjà dénoncé en 2012 ces opérations de mutilations qui ont souvent lieu dans des centres où les conditions d’hygiène sont la  plupart du temps déplorables.

    L’Etat donne l’équivalent de 20 € à chaque femme qui accepte de se faire stériliser.

    Il a promis 5.200 € à chaque famille des victimes…

  • Burke comme « cause célèbre »

    « Cause célèbre », en français dans le texte anglais, à savoir : fait d’actualité qui provoque une énorme controverse.

    Cet Adieu à Burke ? est un excellent texte du P. Longenecker.

  • La guerre qui nous est faite

    Par l’intermédiaire de Rorate Caeli (qui est devenu indispensable, même si je ne suis pas toujours d’accord avec sa ligne), je découvre un texte fort intéressant de Robert Mickens (Bobby pour les intimes). Robert Mickens est ce « vaticaniste » progressiste qui a réussi le tour de force de se faire virer du magazine progressiste The Tablet. Parce que le jour où François faisait cardinal le secrétaire de Jean XXIII, Loris Francesco Capovilla, 98 ans, Mickens se félicitait de ce geste et ajoutait sur Tweeter : « Cela aurait dû être fait depuis LONGTEMPS. Est-ce que vous pensez qu’il tiendra jusqu’aux funérailles du Rat ? » Le Rat étant Benoît XVI.

    Donc, cet immonde individu, auquel le National Catholic Reporter a ouvert ses colonnes avec délectation, a publié hier un article fielleux contre le cardinal Burke. Logique. Mais ce qui est intéressant est, en dehors du bavardage mondain alla François contre les méchants pharisiens, le cœur même de son texte :

    « Ne nous leurrons pas : la fascination pour les rituels non réformés qui ont précédé Vatican II n’est pas seulement une question d’esthétique ou le style. Il s’agit fondamentalement d’ecclésiologie ; c’est-à-dire de ce que nous croyons à propos de l’Eglise, de la nature de sa vie interne, et de ses relations avec les autres croyances et le reste du monde. La liturgie fut réformée et renouvelée après Vatican II pour refléter l’ecclésiologie renouvelée qui avait été développée pendant des décennies et qui fut alors officiellement adoptée et ratifiée au grand concile œcuménique.

    « C’est pourquoi Paul VI avertit qu’une foi le Novus Ordo, ou rite réformé, mis en place, il ne pouvait pas y avoir de retour en arrière à ce qui l’avait précédé. Il savait que faire cela serait tout remettre en question quant au concile, pas seulement sur la façon de célébrer le culte. Ses successeurs, particulièrement Benoît XVI, n’ont pas tenu compte de cet avertissement. Et, au lieu de cela, ils ont créé une situation où une toute petite minorité bruyante – avec son patronage et le patronage de « grands cardinaux » comme Burke – sont devenus la queue frétillante du chien. Quoique minuscules, ils sont très bruyants. Tout comme après le concile, leurs ancêtres de la vieille messe bombardés sympathiques cardinaux et des fonctionnaires du Vatican avec des plaintes et d’incessantes campagnes de lettres, ils ont dominé internet pour promouvoir leurs désirs d’un plus grand retour vers le passé. (….) Et maintenant, François est arrivé, que le théologien Richard Gaillardetz a appelé « le pape de l’ecclésiologie de Vatican II ». Le groupe de la « réforme de la réforme » et les fans de Burke ont été profondément démoralisés et même mis en colère par le déroulement de ce pontificat, marqué par son style extrêmement accueillant, évangélique et informel. C’est de l’intérieur de ce groupe de catholiques que les sombres pronostics de schisme sont issus, bien que les questions de mariage et de divorce qui ont motivé cette menace ne soient pas des articles de foi et ne se trouvent dans aucune formulation du credo. »

    Ce qui est frappant ici est que le discours du très progressiste Robert Mickens sur le rite de la messe et l’ecclésiologie est exactement le même discours que j’avais découvert avec stupéfaction chez Grégory Solari, qui avait été l’éditeur de l’Esprit de la liturgie de… Joseph Ratzinger en 2001, et qui était alors dans les milieux favorables à la messe de saint Pie V.

    Ce discours est littéralement aberrant, comme je l’avais alors montré. Ou plutôt, je comprends maintenant qu’il a un sens, si l’on ne se réfère pas à l’ecclésiologie de Vatican II, mais à l’ecclésiologie fantasmée par ceux qui ont inventé leur concile. Une ecclésiologie qui n’a rien à voir avec Lumen gentium. On le comprend avec un Robert Mickens, on ne le comprend pas avec un Grégory Solari.

    Mais force est de constater que c’est le même discours. Lequel est manifestement devenu la vulgate progressiste, celle des thuriféraires de François. Et l’on constate donc que cette idéologie couvre un très vaste secteur de l’intelligentsia « catholique », depuis des traditionalistes qui ont renié Benoît XVI pour tenter de faire partie de la cour du nouveau pape ou d’en récolter quelques miettes, jusqu’aux ultra-progressistes de toujours.

    On comprend alors que la béatification de Paul VI a notamment pour fonction de verrouiller cette idéologie : Paul VI a eu pleinement raison d’interdire la liturgie romaine, latine et grégorienne, et de persécuter sans état d’âme ceux qui voulaient la garder, car il ne s’agit pas d’une question liturgique mais d’une question ecclésiologique (et l’on sait que nombre d’évêques tiennent ce discours aux fidèles qui ont l’audace de demander la liturgie à laquelle ils ont droit). Il s’ensuit que si le bienheureux Paul VI avait raison, il va de soi que le Rat, dit Benoît XVI, avait tort, complètement tort, quand il a promulgué son motu proprio Summorum Pontificum. Car une forme liturgique ne peut pas être en même temps interdite à tout le monde et permise de plein droit à tout le monde, surtout si elle contredit le concile.

    Ainsi la béatification de Paul VI, et le discours dominant sur l’ecclésiologie du rite, donnent à François tous les arguments qui lui permettent, s’il le veut, quand il le veut, de légitimer une réactivation de l’interdiction de la liturgie traditionnelle (et pour commencer de détruire les Franciscains de l'Immaculée).

    Mais il y a un autre enseignement à cette évolution des choses, et à l’article de l’immonde Bobby contre le courageux cardinal Burke. C’est que si, d’un côté, on assiste à un regroupement des progressistes et des opportunistes de tout poil, on a découvert, à la faveur du synode – et c’est ce qui rend furieux tous les Bobbies de la planète – un autre regroupement, inédit, d’une très nette et très large majorité d’évêques, qui pour la plupart ne sont pas concernés par les questions liturgiques, ni même par un quelconque clivage conservateurs-progressistes, mais qui tout simplement ont découvert qu’une infime minorité, la bande à François (car c’est celle-là, l’infime minorité, et non celle qui est derrière le cardinal Burke), voulait détruire le fondement même du mariage sous couvert d’une fausse miséricorde, en ne craignant pas de faire mentir le Christ lui-même et saint Paul et toute la Tradition.

    Voilà ce qui est nouveau, du moins de façon visible grâce au synode. Et qui nous permet d’espérer. Car dans cette guerre qui nous est faite, nous ne sommes pas seuls. C’est François et ses copains qui le sont.

  • Saint Martin

    De l’avis général, l’hymne des vêpres et des matines des confesseurs Iste confessor a été composé (ou peut-être, ou sans doute) pour la fête de saint Martin, et la troisième strophe évoque les miracles qui eurent lieu sur son tombeau. Il s’agit d’une hymne ancienne, du VIIIe siècle, en strophes dites saphiques – terme qui paraît incongru pour un texte sacré mais indique que ce mètre fut inventé par Sapho, pour des poèmes fort peu sacrés… La strophe saphique se compose de trois vers « grands saphiques » de 11 pieds et d’un vers « adonique » de 5 pieds. (L’hymne à saint Jean Baptiste Ut queant laxis, dont on a tiré les notes de la gamme musicale, est également en strophes saphiques.)

    Après l’hymne on lira sa traduction par Pierre Corneille. Et l’on constatera que l’adaptation de la deuxième strophe est aussi virtuose qu’est franchement nulle la troisième (à cause surtout, du « qui ravagent leurs veines », qui ne correspond à rien dans le texte mais est laborieusement inventé pour rimer avec soudaines).

    Iste confessor Domini sacratus
    Festa plebs cujus celebrat per orbem,
    Hodie lætus meruit secreta,
    Scandere Cæli.

    Qui pius, prudens, humilis, pudicus,
    Sobrius, castus fuit et quietus
    Vita, dum presens vegetavit ejus
    Corporis artus.

    Ad sacrum cujus tumulum frequenter,
    Membra languentem modo sanitati,
    Quo libet morbo fuerint gravata,
    Restituuntur.

    Unde nunc noster chorus in honorem
    Ipsius hymnum canit nunc libenter,
    Ut piis ejus meritis juvemur
    Omne per ævum.

    Sit salus illi decus atque virtus,
    Qui supra cæli residens cacumen,
    Totius mundi machinam gubernat,
    Trinus et unus. Amen.

    Ce digne confesseur, dont le peuple en ces lieux
    Honore la mémoire et célèbre la fête,
    D’un empire aujourd’hui fit la sainte conquête,
    Et prit sa place dans les cieux.

    Tant qu’il vécut sur terre, on vit sa piété
    Par un divin accord s’unir à la prudence,
    Sa pudeur conspirer avec la tempérance,
    Son calme avec l’humilité,

    Autour de son tombeau les malades rangés
    Reçoivent chaque jour des guérisons soudaines,
    Et les maux les plus grands qui ravagent leurs veines
    Sont d’autant plus tôt soulagés.

    C’est donc avec raison que nos chœurs aujourd’hui
    Font résonner une hymne et des vœux à sa gloire,
    Afin que son mérite aide à notre victoire
    A monter au ciel après lui.

    Gloire à l’unique Auteur de ce vaste univers !
    Gloire, honneur et louange à sa bonté divine,
    Dont l’absolu vouloir gouverne la machine
    Du ciel, de la terre et des mers ! Amen.