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  • La novlangue au synode

    Extrait de la Pravda sur la septième congrégation générale :

    « Etant dans l'impossibilité de reconnaître le mariage entre personnes du même sexe, l'Eglise peut toutefois développer une approche respectueuse et non discriminatoire. »

    Cette formulation n’est évidemment pas catholique. L’Eglise n’est jamais « dans l’impossibilité ». En l’occurrence, le « mariage entre personnes du même sexe » n’existe pas. Le mariage n’existe qu’entre un homme et une femme. L’Eglise n’est ni dans la possibilité ni dans l’impossibilité de reconnaître ce qui n’existe pas.

    Mais il est vrai que l’Eglise doit adopter un « nouveau langage », la novlangue qui prétend qu’il peut y avoir mariage entre deux personnes du même sexe. Donc :

    « On a redit la nécessité d'un nouveau langage qui permette à l'Eglise d'impliquer ensemble croyants et non croyants en vue d'identifier des modèles familiaux permettant le développement des individus et le bien-être de la société. Il faut parler avec une simplicité qui porte au cœur des gens. »

    Il convient de répéter cette aberration, pour comprendre où l'on en est: « un nouveau langage qui permette à l'Eglise d'impliquer ensemble croyants et non croyants en vue d'identifier des modèles familiaux permettant le développement des individus et le bien-être de la société ». L'Eglise a besoin des non-croyants pour "identifier" des "modèles familiaux" qui permettent le développement, non pas des familles, non pas des personnes, mais des "individus", sur un plan strictement laïque et social... Pas besoin de trouver un nouveau langage : ça, c'est un langage tout à fait nouveau dans l'Eglise. Mais qui n'est plus de l'Eglise.

    N.B. Je découvre qu'en italien le communiqué officiel de la Pravda s'intitule "synthèse non officielle des débats". Si, si...

  • Commissaires européens : un de chute

    Finalement, quatre des cinq candidats commissaires (dont Moscovici) tangents ont été repêchés en session de rattrapage. Mais la Slovène Alenka Bratusek n’a pas eu cette chance. Elle est irrémédiablement exclue, les députés européens ayant considéré qu’elle n’avait pas les compétences requises pour être vice-présidente de la Commission, chargée de l’Union énergétique.

    Alenka Bratusek est l’ancien Premier ministre de Slovénie. Elle a dû démissionner après avoir été mise en minorité par son propre parti en raison d’une affaire de corruption pour laquelle elle est mise en examen, et juste avant de démissionner elle s’était auto-nommée futur commissaire européen… (C'était une première, mais ça n'a donc pas marché.)

  • Pressées de vivre sous la charia...

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    Les Australiennes, dont des « célébrités », se bousculent sur Facebook pour publier leurs « selfies en hijab ». C’est le mouvement WISH : Women In Solidarity with Hijabs (contre le gouvernement qui veut interdire le port du hijab dans l'espace public). En quelques jours, la page Facebook des « femmes solidaires avec le hijab » a récolté plus de 27.000 « J’aime ».

    Comme le dit avec un bel élan de lyrisme ému le site oumma, elles « vont, à terme, composer une belle mosaïque de visages radieux sous les voiles de la tolérance religieuse et du respect des différences »…

  • Syrie : le franciscain « assigné à résidence »

    Le père franciscain Hanna Jallouf, enlevé dans la nuit du 5 au 6 octobre par des miliciens du Front al-Nosrah, a été « assigné à résidence » dans son couvent de Knayeh par un « tribunal islamique ».

    Les quatre femmes enlevées avec lui avaient été relâchées hier.

    Mais on n’a pas de nouvelles des hommes également enlevés. Le groupe comprenait une vingtaine de personnes en tout.

  • Deux chrétiens tués dans le sud musulman des Philippines

    Deux chrétiens ont été tués et trois autres blessés lors d’une attaque à la grenade d’une église protestante à Pikit, dans la province de Cotabato, au centre de l’île de Mindanao.

    « Ces dernières années, dit Asianews, la province de Cotabato a été le théâtre de nombreuses attaques de la part de gangs criminels liés à des dirigeants politiques locaux ou aux extrémistes islamiques Abou Sayyaf et le Front Moro de libération islamique (Milf). Souvent, ces actes restent impunis en raison du climat d’impunité qui caractérise la région majoritairement musulmane de Mindanao, qui a souffert de plus de 40 ans de guerre entre les rebelles musulmans et l’armée. Pikit, en particulier, est une base bien connue pour les criminels et les combattants liés aux mouvements islamiques extrémistes. L’accord de paix entre le Milf et manille aurait dû mettre fin à la violence, mais les groupes extrémistes, comme les Combattants islamiques pour la liberté de Bangsamoro et le Front Moro de libération nationale, ont cherché plusieurs fois à entraver sa mise en œuvre. »

  • Les laïcs qu’on ne veut pas entendre au synode

    Comme je l’ai déjà signalé, il existe un Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, qui réunit des gens d’une grande compétence, spirituelle, ecclésiale et universitaire, sur ces thèmes, et qui est le seul organisme du saint-siège qui leur soit spécifiquement dédié : or François n’a invité aucun membre de cet Institut au synode sur la famille…

    Du 2 au 4 octobre a eu lieu l’assemblée du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, sur le thème : « La famille et l’avenir de l’Europe ».

    Y sont intervenus des évêques, dont plusieurs sont au synode, et aussi, notamment, un couple de laïcs polonais, Ludmila et Stanislaw Grygiel, qui enseignent à l'Institut pontifical créé par Jean-Paul II, et qui étaient des amis de Jean-Paul II.

    Sandro Magister publie une partie de la contribution de ces deux personnes. C’est d’une grande qualité et d’une grande profondeur, dans la ligne, naturellement, de l’immense enseignement de Jean-Paul II sur la question, et très loin des aberrations qui font les choux gras du synode.

    Voici de brefs extraits, mais tout est à lire :

    De Ludmila Grygiel

    Chesterton a dit que nous avons besoin non pas d’une Église qui soit mise en mouvement par le monde mais d’une Église qui mette le monde en mouvement. En paraphrasant ce propos, nous pouvons dire que les familles d’aujourd’hui, aussi bien celles qui traversent des crises que celles qui sont heureuses, n’ont pas besoin d’une pastorale qui soit adaptée au monde mais d’une pastorale qui soit adaptée à l'enseignement de Celui qui sait ce que désire le cœur de l’homme.

    Le paradigme évangélique de cette pastorale, je le vois dans le dialogue entre Jésus et la Samaritaine, dialogue dont émergent tous les éléments qui caractérisent la situation difficile que connaissent actuellement aussi bien les gens mariés que les prêtres qui sont engagés dans cette pastorale.

    Le Christ accepte de parler avec une femme qui vit dans le péché. Le Christ n’est pas capable de détester, il est seulement capable d’aimer. C’est pour cette raison qu’il ne condamne pas la Samaritaine, mais qu’il réveille dans le cœur de celle-ci le désir originel qui a été estompé par les événements de la vie désordonnée qu’elle mène. Il lui pardonne seulement à partir du moment où elle reconnaît qu’elle n’a pas de mari.

    Ainsi ce passage de l’Évangile nous rappelle que Dieu ne fait pas le don de sa miséricorde à ceux qui ne la demandent pas et que, pour obtenir miséricorde, il faut reconnaître que l’on a péché et désirer se convertir. La miséricorde n’est jamais un don offert à quelqu’un qui n’en veut pas, ce n’est pas un produit qui est soldé parce que personne n’en veut. La pastorale demande une adhésion profonde et convaincue des pasteurs à la vérité du sacrement. (…)

    La pastorale de la famille (…) ne peut pas faire comme si les difficultés n’existaient pas mais elle ne doit pas non plus s’y arrêter et admettre sa défaite avec découragement. Elle ne peut pas s’adapter à la casuistique des pharisiens modernes. Elle doit accueillir les Samaritaines non pas pour dissimuler la vérité à propos de leur comportement mais afin de les conduire à la conversion. (…)

    J’ai l'impression que nous autres chrétiens parlons trop des mariages qui ont échoué mais pas beaucoup des mariages où les époux sont fidèles, que nous parlons trop de la crise de la famille mais pas beaucoup du fait que la communauté constituée par le mariage et la famille assure à l’être humain non seulement le bonheur terrestre mais également le bonheur éternel et du fait qu’elle est le lieu où se réalise la vocation des laïcs à la sainteté.

    De Stanislaw Grygiel

    (…) Ils parlent de la miséricorde de Dieu comme s’il s’agissait d’une tolérance teintée de commisération. On perçoit, dans une théologie conçue de cette manière, un certain mépris envers l’homme. D’après ces théologiens, l'homme n’est pas encore suffisamment mature pour être capable de regarder avec courage, à la lumière de la miséricorde divine, la vérité du fait qu’il peut devenir amour, comme l’est "depuis l’origine" cette même vérité (Mt 19, 8). Étant donné qu’ils ne connaissent pas "le don de Dieu", ces théologiens adaptent la Parole divine aux désirs des cœurs sclérosés. (…)

    Les chrétiens qui, parce qu’ils ont peur qu’on leur reproche d’être des ennemis de l'humanité, se plient à des compromis diplomatiques avec le monde déforment le caractère sacramentel de l’Église. Le monde, qui connaît bien les faiblesses de l’être humain, s’en est pris principalement à l’"une seule chair" d’Adam et Ève. Il cherche à déformer en premier lieu le sacrement de l'amour conjugal et, à partir de cette déformation, il va chercher à déformer tous les autres sacrements. En effet ils constituent l'unité des lieux de la rencontre de Dieu avec l'homme. […] Si les chrétiens se laissent convaincre par le monde que le don de la liberté qui leur est fait par Jésus rend leur vie difficile ou même insupportable, ils se mettront à la suite du Grand Inquisiteur des "Frères Karamazov" et ils banniront Jésus. Qu’arrivera-t-il alors à l’homme ? Qu’arrivera-t-il à Dieu qui est devenu homme ?

  • La méchante blague du couple islamo-chrétien

    Grande trouvaille de la cinquième congrégation du synode, le témoignage de Jeannette Touré, présidente de l’Association des femmes catholiques de Côte d’Ivoire, mariée à un musulman, Mohammed : 52 ans de vie commune dans la plus parfaite tolérance, les enfants baptisés catholiques avec l’accord de l’époux musulman, etc. Bref, le paradis islamo-chrétien.

    C’était tellement gros que le P. Lombardi – oui, le père Lombardi !, comme quoi il ne faut jamais désespérer de rien – a jugé nécessaire de revenir sur cette intervention pour dire aux journalistes que ce cas personnel était hélas très éloigné de ce qui se vit dans la plupart des pays musulmans, et qu’il vaudrait mieux se demander comment on peut aider les chrétiennes converties de force à l’islam (car la charia impose que la femme d’un musulman soit musulmane, et même si le musulman tolère que sa femme reste provisoirement chrétienne, les enfants sont forcément musulmans).

  • « L'Eglise doit être une maison paternelle aussi pour les couples gays »

    Tel est le titre que donne Vatican Insider à l’article sur l’intervention au synode du cardinal Assis, archevêque d’Aparecida, président de la conférence des évêques du Brésil. A lire l’article, il ne semble pas que l’archevêque l’ait dit littéralement, mais c’est évidemment ce qu’on comprend et ce qu’on retient de son propos, et c’est désormais habituel. On lira l’article chez Benoît et moi, et surtout l’excellent commentaire qui en est fait.

    A propos d’« apprendre ensemble l’art de l’accompagnement », j’ajouterai seulement qu’il y en a marre d’entendre quotidiennement cette litanie : qu’il faut accompagner la souffrance des autres, que l’Eglise doit être un hôpital de campagne, etc. Chaque fois c’est une insulte envers ceux qui nous ont précédés. Il faut vraiment ne rien connaître à l’histoire de l’Eglise, ne rien connaître à la vie des saints et des institutions religieuses, c’est-à-dire faire semblant de ne rien y connaître (quand on est évêque ou théologien) pour prétendre que jusqu’ici l’Eglise était rigidement enfermée dans ses dogmes et ne songeait pas à soigner les blessures de l’homme (tiens, on oublie aussi de préciser : « l’homme blessé par le péché originel »…). L’Eglise a toujours été l’Eglise du bon Samaritain, elle a toujours multiplié les initiatives pour sortir les hommes des chemins des ronces et des brigands pour leur montrer le chemin de la miséricorde.

    Mais si on le tait sur ces réalités historiques, c’est parce que ce n’est plus ce que l’on veut faire. Ce que l’on appelle miséricorde aujourd’hui, c’est laisser le pécheur dans son péché. Qui suis-je pour juger ? L’Eglise doit accueillir les « couples gays », et ne surtout pas leur parler de péché… Telle est « l’approche pastorale et non légaliste » dont on nous rebat les oreilles.

    Le pire est que sur cette lancée, à force de tourner le dos à la vérité, on en vient à traiter la doctrine d’« idéologie ». Là, on entre dans le blasphème. Parce que la doctrine de l’Eglise, c’est le Verbe de Dieu, c’est la seconde personne de la Sainte Trinité. Le Samaritain, précisément. Qui veut nous emmener à l’auberge éternelle, et non nous laisser crever sur place dans nos péchés avec de « bonnes » paroles.

  • Saints Denis, Rustique et Eleuthère

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    Décollation de saint Denis, missel de l’abbaye Saint-Denis, XIIIe siècle. L’enluminure est le D qui commence la collecte de la messe de la fête (on remarque que Dionysium est écrit « dyoni(sium) ») :

    Deus, qui hodiérna die beátum Dionýsium, Mártyrem tuum atque Pontíficem, virtúte constantiæ in passióne roborásti, quique illi, ad prædicándum géntibus glóriam tuam, Rústicum et Eleuthérium sociáre dignátus es : tríbue nobis, quǽsumus ; eórum imitatióne, pro amóre tuo próspera mundi despícere, et nulla eius advérsa formidáre. Per Dóminum…

    O Dieu, qui, en ce jour, avez fortifié le bienheureux Denis, votre Martyr et Pontife, lui donnant la constance dans l’épreuve du martyre, et qui avez daigné lui associer Rustique et Éleuthère, pour annoncer votre gloire aux Gentils ; faites-nous, s’il vous plaît, la grâce de mépriser, à leur exemple et pour l’amour de vous, les prospérités du monde et de ne craindre aucune de ses adversités.

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    Décollation des saints Denis, Rustique et Eleuthère, dans une édition française de la Légende dorée de Jacques de Voragine, datant de 1380 environ. On peut lire : « Denys ariopagite fu conútis a la foy jesu crist de pol le beneoit (apostre) » (Denys l’aréopagite fut converti à la foi de Jésus-Christ par l’apôtre saint Paul).

    Ces deux livres sont conservés à la Bibliothèque Mazarine.