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  • 17e dimanche après la Pentecôte

    Voilà donc le divin Maître qui interroge les Juifs, et ils ne répondent point, parce qu’ils ne veulent pas être ses disciples; si maintenant il nous interrogeait, que répondrions-nous? Cette interrogation mit les Juifs en défaut, qu’elle profite aux chrétiens; loin de se troubler, qu’ils s’instruisent. Ce n’est point pour s’instruire que le Seigneur nous interroge, mais il interroge en docteur. Ces malheureux Juifs devaient lui répondre, c’est à vous de nous l’apprendre. Ils aimèrent mieux se taire dans un dépit orgueilleux, que s’instruire par une humble confession. Que le Maître nous parle donc, et voyons ce que nous répondrons à cette question. « Que vous semble-t-il du Christ? De qui est-il Fils? » Répondons ce que répondirent les Juifs, mais sans nous arrêter où ils s’arrêtèrent. Rappelons-nous cet Evangile que nous croyons. « Livre de la génération de Jésus-Christ, Fils de David » (Matth. 1, 1). Que la question que l’on nous adresse ne nous fasse point oublier que le Christ est Fils de David, ainsi que nous le rappelle saint Paul. Courage donc, ô chrétien; « souviens-toi que le Christ Jésus, Fils de David, est ressuscité d’entre les morts » (II Tim. 2, 8). Que l’on nous interroge donc, et répondons. « Que vous semble-t-il du Christ? De qui est-il Fils?» Que toutes les bouches chrétiennes redisent eu plein accord: « De David ». Que le Maître continue, et nous dise: « Comment donc David, parlant par l’Esprit-Saint, l’appelle-t-il son Seigneur? Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite jusqu’à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marchepied. » Comment pourrons-nous répondre, si vous ne nous l’apprenez? Maintenant que nous l’avons appris, nous disons: « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu; toutes choses ont été faites par vous ». Voilà le Seigneur de David. Mais à cause de l’infirmité de notre chair, parce que nous n’étions qu’une chair sans espoir: «Le Verbe s’est fait chair et a demeuré parmi nous»; voilà le Fils de David. Assurément, Seigneur, ayant la nature divine, vous n’avez pas cru qu’il y eût usurpation à vous dire semblable à Dieu; aussi êtes-vous le Seigneur de David; mais, vous vous êtes abaissé jusqu’à prendre la forme de l’esclave (Philipp. II, 7): voilà le Fils de David. Aussi, dans votre question, quand vous demandez: « Comment est-il son Fils? » vous n’avez point nié que vous fussiez son Fils, mais seulement demandé comment cela pouvait se faire. David l’appelle son Seigneur, dites-vous; de quelle manière donc est il son Fils? Sans le nier, je vous demande comment, pour eux, avec cette Ecriture qu’ils lisaient sans la comprendre, s’ils eussent voulu à cette demande se rappeler cette manière, ils eussent répondu: Pourquoi nous interroger? « Voilà que la Vierge concevra et mettra au monde un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie : Dieu avec nous » (Isaïe 7, 14). Donc, la Vierge concevra, et cette Vierge, de la race de David, mettra au monde un fils, qui sera Fils de David. Car Joseph et Marie étaient de la maison, et de la famille de David. Donc, cette Vierge enfanta, en sorte que son Fils est le Fils de David. Mais au Fils qu’elle a mis au monde, « on donnera le nom d’Emmanuel, ou Dieu avec nous ». Voilà comment nous avons le Seigneur de David.

    Saint Augustin, commentaire du psaume 109.

    • Sur l’offertoire de ce dimanche, voir ici.