Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • La Hongrie met au jour d’étranges manigances

    La police hongroise a investi et perquisitionné lundi les locaux de deux ONG, Okotars et Demnet, d’origine norvégienne, soupçonnées de « détournement de fonds » et d’« activités financières non autorisées ». Cela s’inscrit dans le cadre d’un mouvement de vérification des activités de 58 ONG opérant en Hongrie et que le gouvernement soupçonne de servir de relais de financement étranger des opposants.

    Naturellement, la Norvège juge « inacceptables » les perquisitions, qu’elle qualifie de « harcèlement » d’organisations civiles.

    Les ONG mises en cause sont censées distribuer des subventions de Norway Grants (« Subventions de Norvège », dépendant du ministère norvégien des Affaires étrangères) dans les pays les moins développés de l’UE. Dans le cadre d’un accord entre l’UE, la Norvège, le Lichtenstein et l’Islande…

    Bref, ces pays qui ne veulent pas faire partie de l’UE distribuent généreusement, par pure philanthropie, de l’argent aux pays les plus pauvres de l’UE…

    Ah oui, les financements vont, « entre autres », à des organismes de défense des « droits civiques » et de la « transparence »… Par exemple, en Hongrie, à Transparency International (une ONG d'origine allemande spécialisée dans la lutte contre la corruption des institutions gouvernementales), à l’Union hongroise des libertés civiles (qui est ouvertement un lobby anti-gouvernemental et de culture de mort), et à un « portail de journalisme d’investigation », atlatszo.hu, qui se présente en réalité comme « la première ONG hongroise de surveillance ».

    Cet été, Viktor Orban avait déclaré que des ONG recevaient des financements de l’étranger et qu’elles étaient des agents de puissances étrangères : « Nous n’avons pas affaire à des membres de la société civile, avait-il dit, mais à des militants politiques payés qui cherchent à aider des intérêts étrangers ici. »

    Dans le même temps, le ministre norvégien des Affaires étrangères avait appelé l’UE à agir et s’était dit « perplexe et déçu que la réponse de l’UE fasse largement défaut ».

    Or le chef de cabinet de Viktor Orban, Janos Lazar, a déclaré hier que la Hongrie, qui n’a rien à se reprocher, allait précisément demander à Bruxelles de régler le différend : « Nous devons probablement nous tourner vers la Commission européenne et lui demander de le résoudre. »

     

    Addendum

     

    Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré : « Nous ne pouvons pas prendre quelque position que ce soit en ce qui concerne ce cas spécifique. » Parce qu’il s’agit d’organisations financées par un Etat qui ne fait pas partie de l’UE…

     

     

  • La nouvelle Commission européenne

    Jean-Claude Juncker a annoncé et expliqué la composition de la nouvelle Commission européenne.

    commission.jpg

    La différence essentielle avec les organigrammes précédents est que la vice-présidence n’est plus un poste honorifique mais un poste de direction : chaque vice-président est désormais le chef de plusieurs commissaires.

    Cette modification est due au fait qu’il y a de plus en plus de commissaires (puisqu’il en faut un par pays et que l’UE ne cesse de s’élargir) et qu’il faut ordonner un peu l’organigramme autour de quelques pôles. Il y a donc désormais – ce qui n’est évidemment pas prévu dans le traité – mais qui se préoccupe du traité ? - sept super-commissaires et vingt commissaires placés sous l’autorité d’un super-commissaire.

    Il y a fort à parier que cette modification est due en partie aussi à la « nécessité » de faire de Pierre Moscovici le commissaire aux Affaires économiques. On disait que l’Allemagne n’accepterait la méchante blague Mosco (Mosco-Witz) que si on lui adjoignait un « faucon budgétaire » issu de l’Europe du Nord qui le marquerait à la culotte. Lequel serait Jyrki Katainen.

    L’Allemagne a obtenu mieux que cela. Il s’agit en effet de Jyrki Katainen, mais il n’est pas le commissaire politique adjoint à Moscovici pour l’empêcher de déraper, il est carrément le chef de Moscovici. Le vrai commissaire, c’est Katainen, vice-président de la Commission, chargé de l’emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité, et qui a sous ses ordres pas moins de huit commissaires, dont Moscovici…

    commissaires.jpg

    (La bonne nouvelle, si l’on peut dire, pour Moscovici et pour les Français, est que ce sera donc le Finlandais qui fera condamner la France par la Cour de Justice de l’UE quand la Commission aura décidé que les déficits français ne sont plus supportables et que la France a trop failli à ses promesses…)

  • Justice Femen

    Les neuf furies Femen qui avaient profané la cathédrale Notre-Dame de Paris ont été relaxées, et les trois surveillants qui avaient osé les mettre dehors ont été condamnés. Autrement dit elles sont encouragées à recommencer, et à faire pire, puisque l’impunité leur est garantie. Et elles ne se privent pas de le proclamer.

    Il est vrai qu’elles étaient seulement poursuivies pour « dégradation » d’une cloche, alors qu’elles auraient dû l’être évidemment pour incitation à la haine. Car l’éventuelle rayure de la cloche exposée dans la cathédrale n’a aucune importance à côté de l’intrusion des furies dépoitraillées hurlant des slogans antichrétiens et faisant des signes de croix hystériques.

    « Ceci n’a plus rien à voir avec une laïcité de respect. C’est un laïcisme de haine antichrétienne, un racisme institutionnellement encouragé. On le vérifie avec cette inversion radicale de l’agresseur et de l’agressé », souligne Bernard Antony qui ajoute : « L’Agrif n’accepte pas cet état de fait et rappelle que les femen ont été par ailleurs, sur sa plainte dûment motivée, mises en examen pour injures envers les chrétiens. »

  • Trois mots de François

    Le cas le plus fréquent (quasi quotidien) est la savante ambiguïté par laquelle le pape condamne une attitude ou une doctrine non condamnable ou même très louable, selon les titres et les résumés qui sont donnés de ses propos, mais qui est tellement ambiguë qu’on découvre que la formulation complète peut être interprétée d’une façon admissible.

    Dernier exemple en date : « Jésus n’est pas un professeur. » Ce qui est absurde, puisque dans les évangiles Jésus est appelé 59 fois « didascalos », c’est-à-dire « professeur », et qu’on dit 96 fois qu’il enseigne comme un professeur (« didasco ») - il souligne lui-même qu'il l'est, Jean 13, 13. Si l’on va voir la phrase entière, le pape dit : « Ce n’est pas un professeur, un mystique, qui parle d’une tribune. Il est au milieu des gens, il se laisse toucher. »

    Jésus ne serait pas un mystique qui parle d’une tribune… Le propos est tellement incompréhensible que personne ne tente de l’expliquer. Reste donc le professeur… qui parle d’une tribune. Et là c’est souvent vrai. Quoique pas toujours, et loin de là. Le sermon sur la montagne, c’est un enseignement ex cathedra. Et quand Jésus enseigne depuis une barque, idem.

    *

    Il y a les discours où François paraît dire une vérité de l’air du temps qui serait aussi devenue vérité pour l’Eglise catholique, alors qu'il n'en est rien.

    Dernier exemple en date : « La guerre n'est jamais nécessaire, ni inévitable. » (Message à la communauté Sant’Egidio, 7 septembre).

    C’est ce que dit la mode pacifiste. Mais pas le Catéchisme de l’Egise catholique, qui indique avec précision quelles sont les conditions de la guerre juste (2309), puis édicte : « L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun. Les pouvoirs publics ont dans ce cas le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale. » Il s’agit bien du droit et du devoir « d’une légitime défense par la force militaire ».

    *

    Et puis il y a les discours où François, dans ses improvisations, falsifie la Sainte Ecriture. Un exemple flagrant est l’homélie du 4 septembre, avec une citation de saint Paul qui a fait les titres : « Pourquoi se vanter de ses péchés ».

    Car saint Paul affirme le pape, « dit de lui-même: “Moi seul me vante de mes péchés”. »

    Bien sûr saint Paul ne dit pas cela. Lorsque l’apôtre demande à Dieu d’écarter l’ange de Satan qui le soufflette (2 Cor. 10), Dieu lui répond : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » Alors saint Paul commente : « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi. »

    Il s’agit bien de la faiblesse humaine, ἀσθένεια, qui a donné « asthénie », opposée à la puissance divine, et non du péché. Cette faiblesse est assurément une condition qui permet au péché de s’introduire, mais elle est aussi et d’abord la condition de la greffe de la grâce… qui permet de résister au péché. Or c’est bien de la greffe de la grâce dont il s’agit, et non du péché.

  • Saint Nicolas de Tolentino

    Comme il n’y a point d’exercice dans le cloître que le démon combatte avec plus d’opiniâtreté que l’oraison, où le religieux trouve des armes invincibles pour triompher de sa malice, il fit une continuelle guerre à notre saint, ou pour la lui faire abandonner, ou pour l’inquiéter lorsqu’il la faisait. Il jetait quelquefois des cris épouvantables, contrefaisant le mugissement des taureaux, le rugissement des lions, le hurlement des loups, le sifflement des serpents, et les voix des animaux les plus sauvages. Il feignait de découvrir les toits, de casser les tuiles, de rompre la charpente et de renverser la maison, mais Nicolas se moquant de ses ruses demeurait ferme comme un rocher sans changer de posture.

    Un jour cet esprit de ténèbres, après avoir éteint le feu de tous les lieux réguliers, entra dans la chambre sous la figure d’un oiseau d’une grosseur prodigieuse, et par le battement de ses ailes éteignit la lampe qui brûlait toujours devant son oratoire, et la jeta par terre, où il la mit en pièces. Mais le saint, ayant fait sa prière, en ramassa doucement les morceaux, et les rejoignit ensemble si merveilleusement qu’il ne paraissait point qu’elle eût été cassée : il la ralluma aussi de son souffle, lequel sortant d’un cœur tout brûlant de l’amour de Dieu avait la force de produire du feu. Il fit encore le même miracle deux autres fois, comme il est marqué au couvent de Tolentin, sur une grande pierre.

    On y montre aussi une massue, de laquelle le démon se servait pour le maltraiter ; car il ne se contentait pas de le persécuter par les ruses dont nous venons de faire le détail, mais il le frappait très cruellement, jusques à le laisser quelquefois demi-mort étendu sur le carreau, la chair meurtrie, le corps couvert de plaies, et le visage presque noyé dans son sang, ainsi qu’il fut trouvé un jour par les religieux dans le cloître, où ce esprit d’enfer l’avait traîné. Dans ce rude combat, où il vainquit son ennemi par l’invocation du nom de Jésus, il demeura boiteux, et le fut le reste de sa vie. On voit encore cette insigne victoire écrite au-dessus de la porte où commença ce cruel traitement.

    vies.jpg