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  • L’avortement limité dans le Mississipi

    Les deux chambres du Mississipi ont définitivement voté mardi un projet de loi interdisant l’avortement à partir de la 20e semaine (d’aménorrhée), soit 18 semaines de grossesse. Le gouverneur, Phil Bryant, a annoncé qu’il contresignera le texte.

    C’est le 13e Etat où les élus votent une telle loi. Mais dans trois d’entre eux (Géorgie, Idaho, Arizona) un juge fédéral a jugé la loi anticonstitutionnelle, et en Virginie Occidentale le gouverneur a refusé de la signer.

  • Najat et Nasser

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    Ces deux photos prises hier soir au Parc des Princes circulent aujourd’hui un peu partout. Elles montrent la charmante complicité qu’il y a entre Anne Hidalgo, Najat Vallaud-Belkacem (qui n’est plus porte-parole du gouvernement mais a ajouté aux Droits des femmes le Ville et la Jeunesse et les Sports, donc le foot) et Nicolas Sarkozy. Image de l’UMPS.

    Mais la deuxième montre autre chose : c’est la complicité qu’il y a entre ces trois-là et Nasser Ghanim Al-Khelaïfi, à qui Najat lance un regard énamouré.

    Nasser Ghanim Al-Khelaïfi est le président du PSG (dont le propriétaire est l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani). Il est le directeur des chaînes Al Jazeera Sport qu’il a renommées beIN Sports Arabia, dont la filiale française, grâce à l’argent du Qatar, rafle les droits de retransmission de la plupart des matches qui étaient auparavant la chasse gardée de Canal Plus. Depuis décembre dernier, Nasser Ghanim Al-Khelaïfi est en outre ministre hors cadre du gouvernement du Qatar.

    C’est au Qatar que doit se dérouler la coupe du monde de foot en 2022. L’émirat s’est donc lancé dans des constructions pharaoniques, engageant des milliers et des milliers de travailleurs qu’il fait venir d’Asie. Il est de notoriété publique que ces travailleurs (comme ceux qui sont embauchés dans les autres émirats et en Arabie saoudite) vivent dans des conditions effroyables et sont considérés comme des esclaves. Récemment on a appris que 500 travailleurs indiens étaient déjà morts sur les chantiers.

    Mais cela n’émeut personne au Parc des Princes. Après tout, Najat est ministre des droits des femmes, pas des travailleurs immigrés au Qatar.

    Le ministère des Affaires islamiques du Qatar explique d’autre part, de façon tout à fait officielle, qu’une fille est une femme à l’âge de 9 ans et peut donc se marier (car le Prophète s’est marié avec une femme de 9 ans et qu’il ne peut se tromper).

    Ah oui, Najat est ministre des droits des femmes, mais seulement en France. Pas au Qatar, le pays du si charmant et si riche et si promis à un bel avenir Nasser Al-Khelaïfi…

  • L’Exode et les charlatans

    Puisque selon la liturgie latine traditionnelle la lecture de la semaine est l’Exode, je lis l’Exode. Et puisque jusqu’ici j’avais quelque peu boudé les bibles en français, je me suis mis à la Bible de Jérusalem. Et je découvre à quel point les notes relèvent de l’exégèse historico-critique. C’est tellement puéril que c’en est parfois franchement hilarant.

    En ce qui concerne la manne et les cailles que Dieu fait tomber du ciel autour du campement dans le désert, la Bible de Jérusalem affirme que c’est un « passage composite et d’analyse difficile ». Le récit est pourtant clair comme de l’eau de roche… Mais non. Car j’apprends que la manne, c’est la sécrétion d’insectes vivant sur certains tamaris, seulement dans la région centrale du Sinaï, et qui se récolte en mai-juin, alors que les cailles, épuisées de leur migration en Europe, ne tombent qu’en septembre et seulement sur la côte. Sic.

    Ce délire rationaliste à prétention scientifique devenant l’incontestable vérité, il reste à trouver une explication rationnelle du texte biblique. Eh bien la voici : ce passage est une nouvelle preuve de ce qu’on savait déjà des chapitres précédents : il y a eu deux groupes d’Hébreux qui sont sortis d’Egypte séparément et à des dates différentes. L'un a été expulsé, l'autre est parti de lui-même. L’un est passé par le centre du désert du Sinaï et a mangé la « manne » en mai-juin, l’autre est passé par la côte et a mangé des cailles en septembre… Il y avait donc originellement deux récits, qui ont été amalgamés en un seul.

    Cette dernière explication est un véritable leitmotiv. Le grand jeu consiste à déterminer les deux, trois ou quatre récits incompatibles (les fameux yahviste, elohiste, sacerdotal, deutéronomiste, indéterminé…) qui ont été fondus en un seul ou juxtaposés…

    On la retrouve par exemple dans la théophanie du Sinaï. Certaines expressions montrent qu’il s’agit d’une éruption volcanique (sic – j’avoue que je n’y avais pas pensé…). D’autres évoquent un terrible orage. Il y a donc (sic) deux traditions. Mais ce qui prime est l’éruption volcanique. Problème : la montagne que l’on appelle du Sinaï n’est pas un volcan. Il y a donc eu erreur de localisation. Le vrai Sinaï biblique était dans le sud de la péninsule arabique, où il y avait alors des volcans en activité…

    Ce qui est hilarant est de penser que les très doctes exégètes qui écrivent ces stupidités y croient. Ce qui l’est moins est que ce sont de graves impiétés, à la limite du blasphème, et ce qui ne l’est plus du tout est que des braves gens lisent cela et croient que c’est ainsi qu’on doit interpréter la Bible…

    (On remarque aussi que ces exégètes nous laissent en plan à la première difficulté pratique. Par exemple, alors que tout doit avoir une explication rationnelle, ils oublient de nous expliquer comment Moïse peut rester 40 jours au sommet d’un volcan en éruption…)

  • Jeudi de la quatrième semaine de carême

    « La lecture évangélique (Luc., VII, 11-16), avec le récit de la résurrection du fils de la veuve de Naïm, est empruntée au XVe dimanche après la Pentecôte. Cette veuve symbolise l’Église, qui, à force de prières et de larmes, obtient du Seigneur la conversion des pécheurs et leur renaissance à la grâce. Les fossoyeurs qui transportent au tombeau notre cercueil, ce sont les sens, les passions, menant grand bruit autour de l’âme qui, comme prise de vertige, est morte et ne le sait pas. La première grâce que Dieu nous accorde est de faire arrêter ces funestes porteurs de notre bière ; quand le tumulte des passions se calme, il se fait dans l’âme un profond silence, et alors elle commence à réfléchir sur son sort. Combien donc il est nécessaire que la grâce divine dissipe en nous tant d’illusions qui nous font croire être ce que nous ne sommes point ! Semblables en cela à cet ange de l’Apocalypse, à qui Dieu dit : Nomen habes quod vivas, et mortuus es (III, 1) » [Tu as le renom d’être vivant, mais tu es mort].

    Cette explication de l’évangile est du bienheureux cardinal Schuster. Elle fait du jeune homme mort une figure du pénitent, en ce temps de carême, et c’est le commentaire qui est fait également tant par saint Augustin que par dom Guéranger ou dom Pius Parsch. Tous à la suite de saint Ambroise (qui vient lui-même à la suite d’Origène), dont le bréviaire reprend le commentaire aux matines de ce jour. Il est dans ce commentaire un propos particulièrement frappant :

    « Si tes péchés sont si grands que tu ne peux pas les laver dans tes larmes de pénitence, laisse ta Mère l’Église pleurer pour toi. Elle supplie Dieu pour chacun d’entre vous, comme cette mère veuve pleurait pour son fils unique. Car elle souffre des douleurs spirituelles de mère, quand elle voit ses enfants, par leurs péchés mortels, se précipiter vers la mort. »

    On se demande si, quand il écrit cela, saint Ambroise ne pense pas à sainte Monique et à la conversion de saint Augustin. On sait que dans ses Confessions (III, 12), saint Augustin raconte comment sa mère harcelait l’évêque de Milan, avec force larmes, pour qu’il prenne en mains Augustin et le fasse abandonner l’hérésie. Ambroise finit par lui dire : « Va, laisse-moi, et vis toujours ainsi. Il est impossible que l’enfant de telles larmes périsse. » Augustin ajoute : « Dans nos entretiens, elle rappelait souvent qu’elle avait reçu cette réponse comme une voix venue du ciel. »

    Et quand l’Eglise composera une messe de sainte Monique, elle choisira pour évangile celui de la résurrection du fils de la veuve de Naïm…